Sans titre
Les Condés illustrent l’histoire.
L’amour de l’État, leurs victoires
Leur ont acquis un grand renom.
Tu hais une stérile gloire ;
Quitte ce respectable nom.
Tu déshonores leur mémoire.
Rongé d’une indigne avarice,
Sans honte tu te rends complice
Des forfaits d’un monstre avéré.
Tu chéris l’utile injustice
Comme Midas tout d’or filtré.
Puisses-tu trouver son supplice.
Enfin je ne puis plus m’en taire :
Tes conseillers, ton secrétaire
Font déserter les courtisans.
Mazarine Castries 3984, p.142-43
Pour la Reine
Pour la Reine
Vous êtes parvenue au printemps de votre âge
Sans beauté.
Quand on est faite ainsi l’on a son pucelage
Sans rareté.
Et l’on couche avec vous toute la nuit, je gage,
Sans curiosité.
Maurepas, F.Fr.12631, p.330 - Mazarine Castries 3984, p.129
Sans titre
Sans titre
Accepte la Bulle.
Quoi donc, tu recules !
Ton esprit subtil
Formerait-il
Quelque scrupule ?
Accepte la Bulle,
Sois moins ridicule
Pour l’utilité
Mitigeons notre austérité.
Quittons sans regret
Quesnel ingrat.
Aucun prélat
N’en fait état,
Suivons leur usage.
Non moins fastueux
Cherchons comme eux
Un sort heureux.
Accepte la Bulle
Quoi donc tu recules ?
Ton esprit subtil
Formerait-il
Quelque scrupule ?
Accepte la Bulle,
Sois moins ridicule
Mazarine Castries 3984, p.120-22
Sans titre
Tous nos prélats doivent dans un concile
Défendre de prier.
Ils ont déjà défendu l’Évangile.
Je ne sais point plaider.
De mes devoirs ils abrègent la liste,
Je suis moliniste,
Moi,
Je suis moliniste.
En supprimant vigiles et carême
Dans la confession,
Pour les péchés faits après le baptême
Point de contrition,
Sois désormais qui voudra janséniste,
Je suis moliniste,
Moi,
Je suis moliniste.
La charité comme Augustin la prêche
F.Fr.12800, p.319 - Mazarine Castries 3984, p.117-19
Sans titre
Or, écoutez grands et petits
L’aventure de Montempuis,
O reguingué, o lon lan la,
Et vous allez apprendre comme
Le Diable a du pouvoir sur l’homme.
Mais sur la femme c’est bien pis,
Car c’est en femme qu’on l’a pris,
O reguingué, o lon lan la,
Dans le parti donc voilà comme
La femme se trouve avant l’homme.
Avant la Constitution
On ne connaissait point son nom,
Il régentait pour tout en somme,
O reguingué, o lon lan la,
Il n’était lors qu’un petit homme.
L’université par honneur
Mazarine Castries 3984, p.99-103