Sans titre
Apprenez le sort rigoureux1
Et le destin malencontreux
D’une entreprise téméraire
Qui va recevoir le salaire
D’avoir osé braver les cieux
F.Fr.15134, p. 592-96 - Arsenal 3117, f°15r-16r - Mazarine Castries 3988, p.110-14
Sans titre
Soit gouverneur ou maréchal,
Ambassadeur ou général,
De duc pour comble de délire
Que l’on te donne le brevet
Cela m’a fait crever de rire,
Car tu seras toujours Fouquet.
F.Fr.15134, p. 588 - Mazarine Castries 3988, p.23 - Arsenal 3117, f°14r
Sans titre
Fouquet le coche conduira
Et d’un grand train nous conduira,
Et puis le fiacre versera,
Alleluia.
Alors le bon Monsieur Tencin,
Très honnête prélat romain,
Bien à propos arrivera,
Alleluia.
Quoique galeux jusqu’au menton,
Demandons sa protection :
Le Saint-Père nous bénira,
Alleluia.
Malgré l’air simple, doux et bénin
Qu’affecte notre Chauvelin,
De son logis ne sortira,
Alleluia.
On connaît trop le pèlerin
F.Fr.15134, p. 586-87 - Arsenal 3117, f°13v-14r
Sans titre
Clairambault, F.Fr.12710, p31 - Maurepas, F.Fr.12646, p.18 - F.Fr.15134, p. 585 - F.Fr.15140, p.48-49 -F.Fr.15150, p.259 - Arsenal 3117, f°13v - BHVP, MS 549, f°79r - Mazarine Castries 3988, p.28
Ce qui rend ce couplet assez bon, c’est parce que M. Orry a exploité longtemps la marquise de Fougères, femme de quarante ans encore aimable. Les premiers jours du mois de mars de cete année, la Comédie-Italienne donna la comédie d’Issé, où il y a un air dont les paroles commencement ainsi : Faites dodo, belle bergère, faites, etc. Le parterre chanta sur le même air la chanson de M. Orry etc. L’exempt se présenta pour interrompre ce concert, mais comme les spectateurs se taisaient partout où il allait, pendant qu’ailleurs le chant continuait, il fut obligé d’abandonner ses recherches et ses menaces. Cette Fulvie dont il est parlé au quatrième vers est sa belle-sœur. A propos de M. Orry, un particulier se trouvant dans ce même temps-là à une vente de livres, y vit un petit bouquin in-octavo que le nom et l’enseigne du libraire lui fit acheter ; voici l’un l’autre. Epistolae Aristenneti graecae et latinae, à Paris, chez Marc Orry, libraire, rue Saint-Jacques, 1596. Ce qu’il y a encore à remarquer, c’est qu’au frontispice de l’exemplaire, l’enseigne compose précsisément les armes de M. le contrôleur général.
Sans titre
Notre grand général Fouquet bis,
Général sans avoir rien fait,
O reguingué o lon lon la
Prétend de tout avoir la gloire,
On est assez sot pour le croire.
Au bon cardinal il a dit bis
Que par un nouveau tour d’esprit
O reguingué o lon lon la
Il va réparer cette affaire
Qui tourmente le ministère.
Si l’événement contredit bis
L’effet de ce sublime esprit
O reguingué o lon lon la
Tout aussitôt le sciatique
Vole au secours du politique.
F.Fr.15134, p. 584 - F.Fr.15140, p.58-59 - Arsenal 3117, f°13v - Mazarine Castries 3988, p.48-49
Sans titre
Belle-Isle,enragé suborneur,
A voulu faire un empereur.
Après avoir déduit l’armée
Il revient pour notre malheur
De son Éminence alarmée
Encor lui corrompre le cœur
Ma foi, notre bon cardinal,
Votre Fouquet vous met en mal
Avec son projet chimérique.
Il nous fait tous mourir de faim.
Mettez ce fatal politique
A la Bastille dès demain.
F.Fr.15134, p. 581-82 - Arsenal 3117, f°13r-13v - Mazarine Castries 3988, p.22-23