San titre
Nointel dans ses écarts allie
L'amour du beau, le goût du bon ;
En vérité c'est la folie
Sous le masque de la raison.
Mazarine Castries Ms 3981, p. 424-425
Sans titre
L'écriteau devant et derrière
La Noue disait au pilori :
Créancier qui me met ici,
Qui de nous fait mieux ses affaires ?
Tourne, tourne, tourne, c'est ton paiement.
Je suis quitte et j'ai ton argent.
Je m'en vais, au moins tu l'espères,
Les fers aux mains, les fers aux pieds.
Écrire sur le grand papier.
Mais chut, je sais bien le contraire.
Tourne, tourne, tourne, c'est ton paiement.
Je suis quitte et j'ai ton argent.
Arrivé depuis la galère
Sais-tu bien quel sera mon sort ?
Mazarine Castries Ms 3981, p. 410-411
Sans titre
Pajot, le nombre des amants
Tous les jours diminue.
Point d'argent, point de sacrement.
Le monde n'est plus grue
Le Maure avec collier d'argent
La Couronne de Comte
Fait peur aux bourgeois, au marchand
À l'auditeur des comptes.
Mazarine Castries Ms 3981, p. 405
sans titre
Prétends-tu, maudit partisan,
Le ciel pour récompense
Du vol du pauvre paysan
Mazarine Castries Ms 3981, p. 404
Sans titre
Or vous, Messieurs les gros fermiers,
De ventre et de bourse amples
Voici l'un des associés
Qui va servir d'exemple.
Pour avoir volé tout Paris
Et causé la misère
Il va subir le pilori
Et neuf ans de galère.
Comme la Noue est ajusté
Traîné par ces deux rosses
Qu'as-tu fait de ta vanité
Et de tes deux carosses ?
Selon tes faits assurément
La Fortune te traite
Lorsque tu marches fièrement
Au cul d'une charrette.
On te dit : va, fils de putain,
Que le diable t'emporte !
Mazarine Castries Ms 3981, p. 401-404
Sans titre
De parents tous bons Peletiers
Il naquit fort riche héritier,
Fut élevé pensionnaire
Dans le collège à l'l'ordinaire,
Mais dès l'enfance on tint pour su
Qu'il aurait l'esprit gauche et dur.
Alors qu'il devint un peu grand
Ses parents allaient l'instruisant
Dans la profession du Père.
Mais jamais il n'a su la faire.
Encore était-il glorieux
Tout comme il eût valu mieux.
S'il veut garder quelque peau corroyer
Il en arrache la moitié
Stromates, I, 393-94 - Mazarine Castries Ms 3981, p. 398-400