Sans titre
Nous avons des procès-verbaux
Faits dans les murs de la Bastille
Par les soins de Monsieur Hérault,
Grand vicaire de Vintimille
Avez-vous des torche-culs ?
Eh bien, oui, vous en avez vu.
Mazarine Castries 3985, p.337
Une autre version en $8330
Sans titre
Or écoutez, petits et grands,
Le malheureux événement
Qu’on reproche à la troupe noire
Qui de son temps se faisait gloire
De faire remontrance au Roi,
Souvent sans trop savoir pourquoi.
La veille des vacations
Le sénat plein d’émotions
Dit : remontons sur notre bête,
Ainsi qu’autrefois faisons tête
Au Roi comme au gouvernement :
Ce sont les droits du Parlement.
Essayons de faire une loi
Qui règle le pouvoir du Roi ;
F.Fr.15137, p.16-23 - Mazarine Castries 3985, p.328-34
Sans titre
Qu’est-ce donc que ce mandement
Qui cause tant de mouvement ?
Nous dit Vintimille en furie.
Mais il est de vous ! Oh, ma foi,
Je ne veux boire de ma vie
Si vous n’en savez plus que moi.
Votre seing pourtant est au bas.
En doit-on faire plus de cas ?
Il m’en souvient, j’étais à table
Quand le signai ; j’avais bu.
Mais ce moment peu convenable,
N’est-ce pas un moyen d’abus ?
Moi qui ne cherche que la paix,
Choisir ce moment tout exprès
Pour mieux surprendre ma franchise,
Mazarine Castries 3985, p.326-27
Sans titre
Ces grands observateurs des lois,
Ces sages tuteurs de nos rois
Viennent de signaler leur zèle,
Non sur les malheurs de l’État,
Ce n’est pour eux que bagatelle
Mais sur un risible attentat.
Un mauvais écrit sans aveu
Est condamné par eux au feu.
Le bourreau faisant son office
Bougres, impies, empoisonneurs,
N’ayez plus honte du supplice
Dont on punit les plats auteurs.
Au règne de Louis le Grand,
Sous le duc d’Orléans régent,
Pleuvaient libelles satiriques,
Sur eux, sur le gouvernement ;
Mazarine Castries 3985, p.323-25
Sans titre
Plutôt que mon mandement
Devienne inutile,
Exilez le parlement1
,
Cria Vintimille,
Les curés, les magistrats
Et les mutins avocats,
Meublez la Bastille.
La bonne aventure
O gué
La bonne aventure.
F.Fr.15133, p. 116 - Mazarine Castries 3985, p.309 - Barbier, II, 284
Sans titre
Dans Paris court un bruit
Mon cousin
Dont le public murmure1
.
On en fait le récit
Sur le ton de l’allure
Mon cousin.
Ah mon Dieu, la belle allure !
Mon cousin,
Ah mon Dieu, la belle allure !
Le Parlement surpris
Eut ordre de se rendre
Chez notre roi Louis
Mazarine Castries 3985, p.300-07 - Stromates, I, 301-03
Datés de 1731 par le manuscrit Castries et de 1732 par Clairambault, il existe une très importante série de poèmes fondés sur le timbre de l’Allure dispersée dans les chansonniers. On les trouvera, pour le plus grand nombre, regroupés aux $1727-1736, 5428-5435, 6138-6140, ainsi qu’à $2802 et 3968. Ils relatent à leur manière le conflit du moment entre la monarchie et son parlement de Paris, ponctué d’arrêts, de remontrances, d’un lit de justice et, pour finir, d’une démission collective des magistrats suivie d’ordres d’exil pour les récalcitrants.