La Grandeur du Tiers État
La grandeur du Tiers état1
Vous, dont l'or et le sang se prodiguaient dans l'ombre,
Citoyens précieux,
Louis vient d'écarter la nue épaisse et sombre
Dont on voilait ses yeux ;
Son grand cœur a senti que rien n'a pu prescrire,
Contre vos justes droits,
- 1C’est à la fin du mois de janvier que l’abbé Sieyès, grand vicaire de Chartres, avait publié sa fameuse brochure sur le tiers état, qui résumait tous les écrits du temps, et dont l’à‑propos fut à l’origine de sa fortune politique. (R)
Raunié, X,332-37
La Résurrection des États généraux
La résurrection des États généraux
O fils et filles, tour à tour
Réjouissez-vous dans ce jour !
A vos cris le ciel n'est plus sourd.
Alleluia.
Par le coup du plus grand bonheur,
Perdant sa place et sa faveur,
Calonne fuit comme un voleur.
Et Brienne inepte à régir,
Lui qui s'empourpra pour rougir,
Loin de nous est allé mugir.
Et ce turbulent magistrat,
Qui, croyant perdre le Sénat,
Raunié, X,324-32
Les États généraux
Les États généraux1
Lyre de Pindare et d'Alcée,
Des héros noble volupté,
Tu languis, muette et glacée,
Raunié, X,317-24
Sur Duval d’Esprémenil
Sur Duval d’Espresmenil
De l'abus du pouvoir noble et fier défenseur,
La loi seule l'éclaire et la vertu le guide.
Au sentier de l'honneur son pas est affermi,
Il oppose aux méchants son courage intrépide,
Fléau des oppresseurs, des opprimés l'appui,
C'est l'âme de Caton que l'on retrouve en lui.
Raunié, X,316
Sur l’avocat Bergasse
Sur l’avocat Bergasse
Fidèle à l'amitié, fidèle à la patrie,
Il apprit aux Français à rougir de leurs fers.
Et, fort de sa vertu, puissant par son génie,
Il fut l'appui du juste et l'effroi des pervers.
Raunié, X,315-16
Sans titre
Quoi ! si fier le matin, le soir être si bas1
,
Mendier un pardon qu'il ne mérite pas,
Feignant un repentir au-dessus de son crime
Forcer presque son maître à plaindre sa victime.
Le remords le poursuit, il en est étonné
Et s'indigne en secret de se voir pardonné.
- 1« Sur ce que le bruit s’était répandu que l’archevêque de Sens, principal ministre, s’était jeté aux pieds du Roi pour demander pardon à Sa Majesté, quelqu’un avait composé ces vers à l’impromptu. » (Journal de Hardy). (R
Raunié, X,315