Aller au contenu principal

Quatrain

Quatrain
Que les Jésuites soient contents
Et que tout le reste aille au Diable.
C’est le langage du temps.
La politique est admirable.

 

Numéro
$2006


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°87v



Pâris et Girard

Pâris et Girard
Deux ministres de l’Immortel
Pour laver nos péchés sur le terrible autel
Immolent chaque jour la céleste victime.
Qui d’eux est l’Aaron bien-aimé du Très-Haut ?
Ils diffèrent en tout de vie et de maxime :
L’un excuse le dernier crime ;
L’autre veut extirper jusqu’au moindre défaut.
Celui-ci maudit, l’autre prie ;
L’un pervertit, l’autre édifie ;
L’un est tout paix, tout charité ;
L’autre tout force et tout autorité.
Le saint existe mort, opère des miracles ;

Numéro
$2005


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°87v



Épitaphe du cardinal Dubois

Epitaphe du cardinal Dubois
Ici repose un saint prélat
Qui pour les douceurs éternelles
A soixante ans et au-delà
Quitta les voluptés charnelles.
Voulant laisser dans ces bas lieux
Tout ce qui pouvait mettre obstacle
A son passage dans les cieux
On lui coupa – mais quel obstacle !
Et quelle offrande pour les dieux ! –
Ce qu’au tendre amant d’Abélard
Fit couper un prêtre odieux.

Numéro
$2004


Année
1723




Références

F.Fr.9352, f°12r - F.Fr.10475, f°244r - BHVP, MS 602, f°23v



Vers coupés

Vers coupés
Au Diable de bon cœur      j’abandonne mon âme
Je renonce sans crainte     à l’empire du Ciel
Je chercher avec ardeur    le plaisir de la femme
La vie pure et sainte        est pour moi tout du miel.

 

Numéro
$2003


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°86v



Chaudon, avocat au Parlement d'Aix, adresse ces vers à la Dlle Cadière

Chaudon, avocat au parlement d’Aix
adresse ces vers à la Dlle Cadière
C’est en vain que Thémis en ta faveur préside,
Que le public pour toi décide,
Que chaque juge en soi proscrive un séducteur.
Malgré ces belles apparences
Et ces flatteuses circonstances,
Pour toi la crainte habite dans mon cœur.
Respects humains, crainte servile,
Qui rendez une âme fragile,
Vous causez toute ma frayeur.
Principe de toute justice,
Dieu, qui confonds toute injustice,

Numéro
$2002


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°86v



Apologie ironique du Très Révérend Père Girard

Apologie ironique du très révérend Père Girard, jésuite
Je vais vous conter la besogne
Du Père Girard dont la trogne
Ne saurait promettre à la fois
Tous ces grands et fameux exploits
Que libéralement on donne
A sa mince et sèche personne.
Comment se tirer d’embarras
Avec nombre de pénitentes
Jeunes, gentilles et fringantes ?
Dira-t-on en pareil cas
Que jamais bon coq ne fut gras.
Mais un homme sexagénaire,
S’il n’est tel ou bien peu s’en faut,
Se tirera très mal d’affaire,

Numéro
$2001


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°84r-86r



Le mouton, l'agnelle et les chats

Le mouton, l’agnelle et les chats
Fable
Il est des loups de toute espèce.
Il en est de francs voleurs, ravisseurs, assassins.
Mais il en est qui, bien plus fins,
Cachent sous peau d’agneau noire scélératesse.
Les autres sont craints, mais mordus
Par les chiens, chassés et battus.
Ceux-ci, masqués en gens habiles,
Souples, flatteurs, insinuants,
Trompent bergers, bergères trop faciles
Et gagnent jusqu’aux surveillants.
On conte d’un, faisant le bon apôtre,
Qui d’un troupeau devenu le meneur,

Numéro
$1994


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°70r-71r



Vers sur M. d’Aguesseau, chancelier de France

Vers sur M. d’Aguesseau, chancelier de France
Ce digne chef de la justice
N’exerce le pouvoir dont il est revêtu
Que pour faire haïr le vice
Et pour faire aimer la vertu.

Numéro
$1980


Année
1719




Références

F.Fr.10475, f°266



Réponse

Réponse
Pour rendre tricornin moins prisé qu’un vieux… lard
Et flétrir son honneur ainsi qu’une            … morille
Vous empruntez la voix de fillette            … gentille
Mais souvenez-vous du sort qu’eut le        … renard

En vain vous employez le mensonge et le     … fard

Numéro
$1974


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°54v-55r, Turin, 72


Notes

Réponse en mêmes bouts rimés à $1624


Etat de transformation en Dieu qu'on aime

Etat de transformation en Dieu qu’on aime
Heureuse perte en Dieu, la nature et la grâce
M’ont ôté tout appui ;
Je ne sens rien en moi de tout ce qui s’y passe,
Le repos ni l’ennui.

J’agis et n’agis pas,
Mais d’un attrait ravie
J’obéis doucement ;
Je ne connais pas bien d’où procède ma vie,
Mon cœur n’est qu’instrument.

Je souffre tous les jours sans plaisir et sans peine
Par un pur abandon,
Mon abandon se fait d’une atteinte soudaine
Et ma perte est un don.

Numéro
$1971


Année
1731




Références

F.Fr.23859, f°49


Notes

$1969, $1970, $1971 semblent de la même main.


S'abonner à