Quatrain
Quatrain
Que les Jésuites soient contents
Et que tout le reste aille au Diable.
C’est le langage du temps.
La politique est admirable.
F.Fr.23859, f°87v
Pâris et Girard
Pâris et Girard
Deux ministres de l’Immortel
Pour laver nos péchés sur le terrible autel
Immolent chaque jour la céleste victime.
Qui d’eux est l’Aaron bien-aimé du Très-Haut ?
Ils diffèrent en tout de vie et de maxime :
L’un excuse le dernier crime ;
L’autre veut extirper jusqu’au moindre défaut.
Celui-ci maudit, l’autre prie ;
L’un pervertit, l’autre édifie ;
L’un est tout paix, tout charité ;
L’autre tout force et tout autorité.
Le saint existe mort, opère des miracles ;
F.Fr.23859, f°87v
Épitaphe du cardinal Dubois
Epitaphe du cardinal Dubois
Ici repose un saint prélat
Qui pour les douceurs éternelles
A soixante ans et au-delà
Quitta les voluptés charnelles.
Voulant laisser dans ces bas lieux
Tout ce qui pouvait mettre obstacle
A son passage dans les cieux
On lui coupa – mais quel obstacle !
Et quelle offrande pour les dieux ! –
Ce qu’au tendre amant d’Abélard
Fit couper un prêtre odieux.
F.Fr.9352, f°12r - F.Fr.10475, f°244r - BHVP, MS 602, f°23v
Vers coupés
Vers coupés
Au Diable de bon cœur j’abandonne mon âme
Je renonce sans crainte à l’empire du Ciel
Je chercher avec ardeur le plaisir de la femme
La vie pure et sainte est pour moi tout du miel.
F.Fr.23859, f°86v
Chaudon, avocat au Parlement d'Aix, adresse ces vers à la Dlle Cadière
Chaudon, avocat au parlement d’Aix
adresse ces vers à la Dlle Cadière
C’est en vain que Thémis en ta faveur préside,
Que le public pour toi décide,
Que chaque juge en soi proscrive un séducteur.
Malgré ces belles apparences
Et ces flatteuses circonstances,
Pour toi la crainte habite dans mon cœur.
Respects humains, crainte servile,
Qui rendez une âme fragile,
Vous causez toute ma frayeur.
Principe de toute justice,
Dieu, qui confonds toute injustice,
F.Fr.23859, f°86v
Apologie ironique du Très Révérend Père Girard
Apologie ironique du très révérend Père Girard, jésuite
Je vais vous conter la besogne
Du Père Girard dont la trogne
Ne saurait promettre à la fois
Tous ces grands et fameux exploits
Que libéralement on donne
A sa mince et sèche personne.
Comment se tirer d’embarras
Avec nombre de pénitentes
Jeunes, gentilles et fringantes ?
Dira-t-on en pareil cas
Que jamais bon coq ne fut gras.
Mais un homme sexagénaire,
S’il n’est tel ou bien peu s’en faut,
Se tirera très mal d’affaire,
F.Fr.23859, f°84r-86r