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Sans titre

Le vendredi saint, dans les rues1 ,
Un ivrogne dès le matin
De force pintes par lui bues
Voiturait le faix incertain.
Quelqu’un passant se scandalise
Et dit : Comment, un jour si bon,
Est-il possible qu’on se grise ?
A quoi repart le biberon,
(non sans espèce de raison)
Quand toute la nature en crise

  • 1Je vais placer sous ce jour-ci une ancienne épigramme de Gallet sur le vendredi saint, et qui, sans être fortement versifiée, à l’impiété et quelques autres petits défauts près, est assez jolie (Collé).

Numéro
$3479


Année
1750




Références

Collé, I,150-51


Notes

La date est celle de la notice de Collé.


Sans titre

Donnez vos rapsodies1
Messieurs les grands auteurs ;
Je les vois applaudies,
Vous aurez des lecteurs.

Le public à présent louera tout ;
On le rend automate,
Le parterre, bien payé surtout,
Vous trouvera du goût.

Nulle pièce n’est plate,
Et comme Mithridate
Il s’est fait au poison
Qu’on lui donne à foison.

Refrain
Exaltons
Et chantons
L’indulgence

  • 1Fontenelle disait ces jours-ci : Voltaire est un auteur bien rare, il fait ses pièces à mesure qu’on les joue (M.).

Numéro
$3478


Année
1750




Références

Collé, I,127-28


Notes

Collé qui ne les a pas fait connaître


Epigramme contre Voltaire

Épigramme contre Voltaire1

Numéro
$3477


Année
1750 janvier

Auteur
Piron



Références

Clairambault, F.Fr.12720, p.13 - F.Fr.10478, f°401r - F.Fr.10479, f°254v -F.Fr.15153, p.287 -  Arsenal 3133, p.670 - Toulouse BM, MS 861, p.262 - Piron, OC, t.VIII, p.434 - Collé, I,127 - Poésies satyriques, p78 - Choix d''épigrammes, p.112



Sans titre

Si l’on pouvait, pour argent ou pour or1 ,
A vos boutons trouver quelque remède,
Vous seriez, je l’avoue, infiniment moins laide,
Mais vous seriez bien laide encore.

  • 1Hier lundi 19 du courant, je fus à la seconde représentation d’Oreste que Voltaire a rapetassé. Le dernier acte n’est pas, à beaucoup près, aussi détestable qu’il l’était ; mais il est encore bien mauvais, et comme disait un fort mauvais plaisant à une femme bien laide et fort couperosée : (Collé).

Numéro
$3476


Année
1750




Références

Collé, I,122 et III,127



Vers sur M. de la Chaussée, auteur de la comédie intitulée L'Ecole de la jeunesse qui n'a pas eu grand succès

Vers sur M. de la Chaussée, auteur de la comédie intitulée L'Ecole de la jeunesse

Numéro
$3475


Année
1749 mars

Auteur
Piron



Références

Clairambault, F.Fr.12719, p.199 - F.Fr.10478, f°316r - F.Fr.15153, p.67-68 - Arsenal 2964, f°32v - Piron, OC, t.VIII, p.421 - Collé, I,65 - CLG Raynal, ed. Tourneux, I, 277-78 - Choix d'épigrammes, p.103



Sémiramis

Blasphèmes nouveaux1 ,
Vieux dictums dévots,

  • 1[Éreintage en règle de Sémiramis.] Je ne comprends rien à cette espèce de succès, et je persiste à penser que c’est la plus mauvaise pièce que jamais Voltaire ait donnée ; elle est d’un ennui mortel, du moins pour moi. L’amas des lieux communs qui sont entassés dans cette tragédie a donné lieu à Piron de faire un couplet de chanson ; c’est une parodie sur l’air de : Laisssons-nous charmer du plaisir d’aimer. Piron appelle ce couplet l’inventaire de Sémiramis ; le voici : (Collé).

Numéro
$3474


Année
1748

Auteur
Piron



Références

Collé, I,7-8 - Piron, OC, t.IX, p.269


Notes

Version plus développée en $3810. En fait $3474 y fonctionne comme une sorte de refrain.


Vers de M. Harouet ou Voltere à M. Racine

Vers de M. Harouet ou Voltere à M. Racine
sur son poème sur la Grâce
Cher Racine, j’ai lu dans tes vers didactiques
De ton jansénisme les dogmes fanatiques.
Quelquefois je t’admire, et ne te crois en rien.
Si ton style me plaît, ton Dieu n’est pas le mien.
Tu m’en fais un tyran, je veux qu’il soit mon père.
Ton hommage est forcé, mon culte est volontaire.
De son sang, mieux que toi je reconnais le prix.

Numéro
$3473


Année
1722

Auteur
Voltaire



Références

Clairambault, F.Fr. 12698, p.201 - Maurepas, F.Fr.12631, p.9 - Arsenal 2937, f°419r - Oeuvres complètes de Voltaire, IB, p.461 ; 3A, p.249-51



Sans titre

Le clergé débite des douceurs
Aux maris. Un abbé fait ombrage ;
Il obtient en secret des faveurs
Dont il sait fréquemment faire usage.
Un prélat, en pinçant son rabat
D’une douce mine,
Galamment badine
Mais au fait du joli métier
Abbé ni prélat ne vaut un cordelier.

 

Numéro
$3472


Année
1721




Références

Clairambault, F.Fr. 12698, p.178 - Maurepas, F.Fr.12630, p.478



Lettre de M. de Voltaire à M. de Genonville son ami

Ne me soupçonne point de cette vanité
Qu’avait toujours Chaulieu de parler de lui-même
Et laisse-moi jouir de la douceur extrême
De t’ouvrir avec liberté
Un cœur qui te plaît et qui t’aime.
De ma muse en mes premiers ans
Tu vis les tendres fruits imprudemment éclore.
Tu vis la calomnie, avec ses noirs serpents,
Des plus beaux jours de mon printemps
Obscurcir la naissante aurore.
D’une injuste prison je subis la rigueur,
Mais au moins de mon malheur

Numéro
$3471


Année
1721




Références

Clairambault, F.Fr. 12698, p.175-77 - Maurepas, F.Fr.12630, p.479-80



Epigramme

Épigramme
Un moribond se fâchait contre un prêtre
Qui lui disait :Celui qui t’a fait naître
Te fait mourir pour te ressusciter ;
Non, jurait-il, cela ne peut pas être.
L’autre prêchait que qui peut en douter,
Ne doit prétendre à l’éternelle gloire.
Le mourant dit après quelque délai :
Vous le voulez, je consens à le croire,
Mais vous verrrez que cela n’est pas vrai.

Numéro
$3470


Année
1755




Références

CLG [éd.Kölving], II, 109-10



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