Sans titre
Le vendredi saint, dans les rues1
,
Un ivrogne dès le matin
De force pintes par lui bues
Voiturait le faix incertain.
Quelqu’un passant se scandalise
Et dit : Comment, un jour si bon,
Est-il possible qu’on se grise ?
A quoi repart le biberon,
(non sans espèce de raison)
Quand toute la nature en crise
- 1Je vais placer sous ce jour-ci une ancienne épigramme de Gallet sur le vendredi saint, et qui, sans être fortement versifiée, à l’impiété et quelques autres petits défauts près, est assez jolie (Collé).
Collé, I,150-51
La date est celle de la notice de Collé.
Sans titre
Donnez vos rapsodies1
Messieurs les grands auteurs ;
Je les vois applaudies,
Vous aurez des lecteurs.
Le public à présent louera tout ;
On le rend automate,
Le parterre, bien payé surtout,
Vous trouvera du goût.
Nulle pièce n’est plate,
Et comme Mithridate
Il s’est fait au poison
Qu’on lui donne à foison.
Refrain
Exaltons
Et chantons
L’indulgence
- 1Fontenelle disait ces jours-ci : Voltaire est un auteur bien rare, il fait ses pièces à mesure qu’on les joue (M.).
Collé, I,127-28
Collé qui ne les a pas fait connaître
Epigramme contre Voltaire
Clairambault, F.Fr.12720, p.13 - F.Fr.10478, f°401r - F.Fr.10479, f°254v -F.Fr.15153, p.287 - Arsenal 3133, p.670 - Toulouse BM, MS 861, p.262 - Piron, OC, t.VIII, p.434 - Collé, I,127 - Poésies satyriques, p78 - Choix d''épigrammes, p.112
Sans titre
Si l’on pouvait, pour argent ou pour or1
,
A vos boutons trouver quelque remède,
Vous seriez, je l’avoue, infiniment moins laide,
Mais vous seriez bien laide encore.
- 1Hier lundi 19 du courant, je fus à la seconde représentation d’Oreste que Voltaire a rapetassé. Le dernier acte n’est pas, à beaucoup près, aussi détestable qu’il l’était ; mais il est encore bien mauvais, et comme disait un fort mauvais plaisant à une femme bien laide et fort couperosée : (Collé).
Collé, I,122 et III,127
Vers sur M. de la Chaussée, auteur de la comédie intitulée L'Ecole de la jeunesse qui n'a pas eu grand succès
Vers sur M. de la Chaussée, auteur de la comédie intitulée L'Ecole de la jeunesse
Clairambault, F.Fr.12719, p.199 - F.Fr.10478, f°316r - F.Fr.15153, p.67-68 - Arsenal 2964, f°32v - Piron, OC, t.VIII, p.421 - Collé, I,65 - CLG Raynal, ed. Tourneux, I, 277-78 - Choix d'épigrammes, p.103
Sémiramis
Blasphèmes nouveaux1
,
Vieux dictums dévots,
- 1[Éreintage en règle de Sémiramis.] Je ne comprends rien à cette espèce de succès, et je persiste à penser que c’est la plus mauvaise pièce que jamais Voltaire ait donnée ; elle est d’un ennui mortel, du moins pour moi. L’amas des lieux communs qui sont entassés dans cette tragédie a donné lieu à Piron de faire un couplet de chanson ; c’est une parodie sur l’air de : Laisssons-nous charmer du plaisir d’aimer. Piron appelle ce couplet l’inventaire de Sémiramis ; le voici : (Collé).
Collé, I,7-8 - Piron, OC, t.IX, p.269
Version plus développée en $3810. En fait $3474 y fonctionne comme une sorte de refrain.