Brevet du comte de Berc
Brevet du comte de Clerc
De par le dieu porte-marotte,
Nous, généraux de la Calotte,
À l’honneur du Comte de Berc
Lequel, quoiqu’ayant pris naissance
Dans le pays de sapience,
En gasconnades est grand clerc.
Savoir faisons qu’en homme sage,
Ayant vanté son équipage
Avec lequel auprès d’Anet
Le plaisir de chasse il prenait,
Il convia par grande instance
Jeune prince du sang de France
De venir chasser, l’assurant
Qu’il aurait un plaisir très grand.
Ce prince, chasseur, et qui compte
Lyon BM, MS 750, f°214v-215r - Lyon BM, MS 751, f°53r-53v
Calotte de chef des curieux
Calotte de chef des curieux
Devant Aymon et Saint-Martin,
Généraux du corps calotin,
Gacon, jadis leur secrétaire,
Remontre qu’étant nécessaire
Pour la gloire du Régiment
De distribuer fréquemment
Des grâces et faveurs nouvelles
Pour porter d’heureuses cervelles
À suivre de nobles transports,
Dignes de cet illustre corps.
Ce considéré, l’on demande,
Par grâce et faveur très grande,
L’emploi de chef des curieux
Pour les Sieurs Bafombe et Joyeux.
Ces gens qui n’ont point assez d’yeux
Lyon BM, MS 750, f°213v-214v - Lyon BM, MS 751, f°51v-52v
Calotte de Baltirac de survivance du généralat
Calotte de Baltirac, de survivance du généralat
De par Aymon et Saint-Martin,
Généraux du corps calotin,
Savoir faisons par ces présentes,
En forme de lettres patentes,
À nos amés et chers féaux,
Les calotins, qui par réaux
Et grand mérite de finance
Ont des gouvernements en France,
Que pour régler tous les honneurs
Dus à de pareils gouverneurs,
Voulons qu'à Clermont de Lodève
D'Altirac, fils d'un chapelier,
Plus fier que le roi de la fève
Jouisse du droit singulier
De présider à toute danse,
Lyon BM, MS 750, f°213 - Lyon BM, MS 751, f°51r
Brevet d’archichasseurs de la Calotte pour Rochais et Saint-Quentin
Brevet d’archichasseur de la Calotte pour Rochais et Saint-Quentin
De par le dieu porte-marotte,
Nous, généraux de la Calotte,
Ayant appris par la gazette
Et par la Faye, fine brette,
Que plusieurs de nos calotins,
Las de manger bœuf et mouton,
Demandaient pour leur ration
De fois à autre des lapins,
Comme un mets très noble et très digne
De la brigade calotine.
Avons jugé très à propos,
Pour les tenir souples et dispos,
D’acquiescer à leur demande.
A ces causes, étant averti
F.Fr.9353, f°195v-196v - F.Fr.12785, f°162r-163r - F.Fr.15015, f°187r-189v - Lille BM, MS 65, p.60-66
Brevet de Chilot
Calotte de Chilot
De par le dieu porte-marotte,
Nous, Général de la Calotte,
Sûr qu’un privilège exclusif
Pour l’ordinaire est abusif ,
Aurions été toujours rigides
À ne point octroyer ce droit,
Sous quel prétexte que ce soit,
Et ce par des raisons solides,
D’autant même qu’en tout pays
Tels privilèges sont haïs.
Mais comme souvent dans la vie
Il advient qu’on change d’avis
Ainsi que de morosophie,
Nous faisons un autre devis
Et tenons ces prérogatives
Aussi sages qu’incitatives
Lyon BM, MS 750, f°212 - Lyon BM, MS 751, f° 48
Brevet de Momus qui ordonne la suppression d’un écrit qui a pour titre : Manifeste de Mlle Lemaure pour faire part au public de ses sentiments sur l’Opéra et des raisons qu’elle a de le quitter.
Arrêt par Momus qui ordonne la suppression d’un écrit qui a pour titre :
Manifeste de Mlle Lemaure, pour faire part au public de ses sentiments sur l’Opéra et des raisons qu’elle a de le quitter.
1754, VI,7-1 - Clairambault, F.Fr.12705, p. 419-22 - F.Fr.12785, f°172r-173r - F.Fr.13661, f°270r-271v - Arsenal 2938, f°125r-126v - Chambre des députés, MS 1423, f°39 - Lille BM, MS 64, p.80-89 - Lyon BM,MS 51/1, f°131r-133r
Voir $4441 - Pour sentir mieux toute l’excellence de cette parodie on a joint à côté l’arrêt du conseil d’Etat du Roi qui en a été le modèle : Arrêt du conseil d’Etat du roi qui odonne la suppression d’un imprimé ayant pour titre : Mandement de M. l’évêque de Saint-Papoul. (Arsenal 2938, f°123r-126v)
Parodie de l’arrêt du Conseil d’État condamnant le mandement de l’évêque de Saint-Papoul renonçant à son évêché par remords d’avoir soutenu la Constitution Unigenitus contre son sentiment intime. On trouvera ci-dessous le texte de l’arrêt pour permettre la comparaison. Les deux textes sont reproduits dans Lectures interdites. Le travail des censeurs au XVIIIe siècle. 1723-1774, de Barbara de Negroni, p.274-276 :
Arrêt du Conseil d’État du roi
Qui ordonne la suppression d’un imprimé ayant pour titre,
Mandement de M. l’évêque de Saint-Papoul etc.
Du 2 avril 1735.
Extrait des registres du Conseil d’Etat.
Le roi s’étant fait représenter un imprimé qui se répand depuis quelques jours dans le public, sans nom d’imprimeur et sans aucune mention de privilège ni permission, sous le titre de Mandement de M. l’évêque de Saint-Papoul pour faire part à son peuple de ses sentiments sur les affaires présentes de l’Êglise, et des raisons qui le déterminent à se démettre de son évêché, Sa Majesté aurait voulu d’abord pouvoir douter de la vérité d’une pièce si déshonorante pour cet évêque, et si affligeante pour l’épiscopat : mais après l’aveu qu’il en a fait en lui envoyant la démission de son évêché, Sa Majesté ne peut plus s’empêcher de reconnaître, que ce mandement est l’ouvrage d’un prélat malheureusement trompé par des esprits artificieux, qui ont abusé de sa confiance pour lui faire rejeter ce qu’il avait jusqu’alors adopté, et approuver ce qu’il avait condamné : que ceux qui se donnent ainsi en spectacle au public, pour relever, s’il était possible, les espérances d’un parti rebelle à l’Église, ont cru ne pouvoir excuser une variation si surprenante dans la personne d’un évêque, qu’en l’engageant à faire lui-même une peinture odieuse de son entrée dans l’épiscopat ; qu’ils lui font avouer que l’ambition seule, et le sacrifice de sa conscience à sa fortune, lui ont ouvert les portes du sanctuaire. […]
A quoi étant nécessaire de pourvoir, Sa Majesté étant en son Conseil a ordonné et ordonne que le dit imprimé ayant pour titre Mandement etc. sera et demeurera supprimé, comme injurieux à l’Église, contraire à son autorité, attentatoire à celle du roi, tendant à inspirer la révolte contre l’une et l’autre puissance, et à troubler la tranquillité publique. […]
Fait au Conseil d’État du roi, Sa Majesté y étant, tenu à Versailles le 2 avril 1735.