Sans titre
Près d’un abbé1
, l’un des Quarante,
Voltaire un jour étant assis2
,
Lui dit d’une voix arrogante :
Toi qui jamais rien n’écrivis,
Si tu vaux un, moi je vaux dix.
Confrère, lui répondit le prêtre,
Ce que tu dis pourrait bien être3
:
Du siècle je suis le rebut ;
Mais le bon goût n’a qu’à paraître,
Alors nous serons but à but.
Piron, OC, t.IX, p.172-73 - CLG Raynal, ed. Tourneux, I,289 - Choix d'épigrammes, p.67