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Sur Voltaire

Un jeune homme bouillant invectivait Voltaire1  !
Quoi, disait-il, emporté par son feu,
Quoi, cet esprit immonde a l’encens de la terre ?
Cet infâme Archiloque est l’ouvrage d’un dieu ?
De vice et de talent quel monstrueux mélange !
Son âme est un rayon qui s’éteint dans la fange ;
Il est tout à la fois et tyran et bourreau ;
Sa dent d’un même coup empoisonne et déchire,
Il inonde de fiel les bords de son tombeau,
Et sa chaleur n’est plus qu’un féroce délire. —
Un vieillard l’écoutait, sans paraître étonné :
Tout est bien, lui dit-il. Ce mortel qui te blesse,
Jeune homme, du ciel même atteste la sagesse :
S’il n’avait pas écrit, il eût assassiné2 .

  • 17 juillet. On parle d’une diatribe diabolique, que le sieur de Voltaire vient de vomir contre plusieurs petits auteurs, entre autres les sieurs Le Mierre, Dorat, etc. Ce dernier lui a déjà répondu par une épigramme, bien digne de faire le pendant de l’autre pièce.(R)
  • 2« On a répandu ces jours derniers cette épigramme, mais on n’a pu savoir le nom de l’enragé qui l’a composée. Elle a eu le sort de toutes les atrocités, l’horreur en est retombée sur l’auteur qui n’a pas osé se faire connaître. » CLG, août.

Numéro
$1295


Année
1770

Auteur
Piron, également attribué à Dorat ? (F.Fr.1361)



Références

Raunié, VIII,200 - F.Fr.13651, p.375 - Mémoires secrets, III, 1375-76 - Piron, OC, t.VIII, p.432 - Poésies satyriques, p160 - Choix d'épigrammes, p.143-44


Notes

Attribué à Dorat (F.Fr.1361) - Une version différente en $2051