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Vers sur M. de Voltaire au sujet de sa tragédie de Brutus

Vers sur M. de Voltaire au sujet de sa tragédie de Brutus
Du beau larcin qu’au ciel fit Prométhée
Chaque mortel en naissant a sa part1 .
De cette flamme aux humains apportée
Les lots sont faits inégaux au hasard.
Au mieux loti, si faut-il encore l’art
De bon savoir étayant la nature,
Par maints travaux qu’il veille à sa clôture
Pour gueredon qu’en a-t-il ? un vain lot.
Tandis que ceux que le destin fit sots
A nonchaloir mettant là leur étude
Vivent contents. Loisir et inquiétude
Sont de leur sort attributs précieux.
Près de ces biens que vaut la renommée ?
Toi qui l’acquis par mainte œuvre estimée,
Dis-moi, Voltaire, est-ce donc que les dieux
En n’accordant aux talents que fumée
Vengent encore ce vol audacieux ?

  • 1Il a pillé plusieurs vers du Brutus de M. Bernard.

Numéro
$2373


Année
1730

Auteur
La Faye



Références

Clairambault, F.Fr.12699, p.548 - F.Fr.10475, f°309r - Stromates, I,25 - Arsenal 3128, f°267v - Bouhier-Marais, IV,84