Vers par M. de Fontenelle sur son grand âge (90)
Vers par M. de Fontenelle sur son grand âge (90)
Il fallait n’être vieux qu’à Sparte
Disent les anciens écrits.
Ô Dieux ! combien je m’en écarte,
Moi qui suis si vieux dans Paris.
Ô Sparte ! Sparte, hélas ! qu’êtes-vous devenue ?
Vous saviez tout le prix d’une tête chenue,
Plus dans la canicule on était bien fourré,
Plus l’oreille était dure et l’œil mal éclairé,
Plus on déraisonnait dans sa triste famille,
Plus on épiloguait sur la moindre vétille,
Plus on avait perdu de dents de son bon gré,
Plus on avait de goût et d’autre béatille,
Plus on marchait courbé sous sa grosse béquille,
Plus on était enfin digne d’être enterré,
Et plus dans vos remparts on était honoré.
Ô Sparte, Sparte, hélas ! qu’êtes-vous devenue ?
Vous saviez tout le prix d'une tête chenue1 .
- 1Ce dernier vers n'apparaît que dans F.Fr.15154.
Clairambault, F.Fr.12718, p.151 - F.Fr.15154, p.160-61
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