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Vers de M. d’Argental au cardinal de Bernis

Vers de M. d’Argental

au cardinal de Bernis

Si tu m’avais bien consulté,

Oubliant la cupidité,

Je t’aurais dit par amitié,

Où vas-tu donc si effaré

Mon gras abbé ?

 

Mais point du tout, la vanité

Te perd au point que ma pitié

Te voit chassé et détesté

Sans que mon cœur en soit touché.

 

Par la fortune on est trompé.

Devant tes yeux elle a rangé

Pourpre et grandeur, mais ton traité

Te fait bien voir qu’elle t’a joué.

 

Rappelle-toi quand par bonté

J’ai soulagé ta pauvreté,

Ton cœur ingrat l’a oublié,

D’un chapeau rouge étant coiffé.

 

Assurément ma charité

N’attendait pas ce procédé.

Puisque tu es disgracié,

Tu es perdu, je suis vengé.

Numéro
$7780


Année
1757

Auteur
D'Argental



Références

F.Fr.15142, p.5-6