Vers contre le Sr de Goezman, conseiller du nouveau Parlement
Vers contre le Sr de Goezman,
conseiller du nouveau Parlement1
C’est Beaumarchais le persifleur,
Qui tire un court bâton avec son rapporteur,
Juge intègre savant et sage,
Très digne conseiller du nouveau Parlement,
Ce vrai Caton du temps présent,
L’honneur et le flambeau de cet aréopage.
Quand Dieu créa le père Adam,
Ah ! que ne lui fit-il la tête d’un Goezman ?
Insensible aux attraits d’Eve la libertine,
Il aurait rejeté son funeste présent ;
Redoutant en secret la colère divine,
Il eût laissé sa femme au pouvoir du serpent ;
Il n’eût pas accepté la moitié de la pomme,
Dieu de son Paradis ne l’eût jamais chassé ;
Enfin si l’Éternel l’eût fait le premier homme,
Par toi divin Goezman ! Le monde était sauvé.
- 1On répandait aussi à la même époque une pièce satirique en vers contre le sieur de Goezman qui se voyait manuscrite entre les mains de tout le monde. Suit cette pièce (Hardy)
F.Fr.15141, p. (six premiers vers) - Hardy, III, 24-85