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Vers à M. de Fontenelle

Vers à M. de Fontenelle
sur ceux qu’il a faits touchant son grand âge
Être enjoué, doux et badin ;
Faire parfois sa cour au dieu du vin ;
Par gais propos et parole légère
Faire des vers que le vif Arouet
Voudrait de bon cœur avoir faits ;
Ne point choquer l’usage ni la mode ;
N’être point conteur incommode ;
Ne jamais s’écrier d’un ton dur et gaulois :
Oh ! le beau temps que le temps d’autrefois !
Sans murmurer contre bête et spadille
Voir nos Français se creuser le cerveau
A combiner certains coups de quadrille ;
Aimer Lulli, ne point haïr Rameau ;
Jamais de la raison n’éteindre le flambeau ;
Tel on te voit, illustre Fontenelle.
Est-il donc étonnant que plus d’un jouvenceau
Sans prendre Sparte pour modèle,
Te rende tous les jours un hommage nouveau !

 

Numéro
$3362


Année
1748 août




Références

Clairambault, F.Fr.10718, p.293 - F.Fr.13659, p.369