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vaudeville

Un philosophe d’importance1

Va changer les mœurs de la France.

Par ses leçons

On verra la morale utile

Réformer la cour et la ville

Chansons, chansons.

 

Des apprentis de la finance

Il corrige l’impertinence

Et les façons.

Les petits commis de province

Ne prendront plus des airs de prince.

Chansons, chansons.

 

On verra les époux fidèles

S’aimer comme des tourterelles

À l’unisson.

Le monde se fera scrupule

De les tourner en ridicule.

Chansons, chansons.

 

Les officiers dans leur absence

Auront toujours même constance

Pour leurs tendrons.

En revenant près de leurs belles,

Ils les retrouverons fidèles.

Chansons, chansons.

 

Les abbés auront l’air moins leste,

Tout va prendre le ton modeste

Jusqu’aux Gascons.

On [n]’aura plus de ces coquettes

Pour qui les seigneurs font des dettes,

Chansons, chansons.

 

Ces politiques inutiles

Dans les cafés prennent des villes

À leur façon,

Vont régler non le ministère

Mais leur maison qui ne les a guère.

Chansons, chansons.

 

Nymphes du Cours dont l’opulence

Promène à grand bruit l’indécence

En phaéton,

Vous n’irez plus en mascarade,

Du déshonneur faire parade.

Chansons, chansons.

  • 1On chante depuis quelques jours le vaudeville suivant sur l’air Si vous ouvrez la cage, adieu l’oiseau. (M.)

Numéro
$4393


Année
1758 décembre




Références

CLK, décembre 1758, t.I, p.402