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Sans titre

Des macchabées on tait le père1 ,
Ils sont bavards assurément ;
Et c’est pour cela que la mère
Les veut toujours au monument.

Pour Misaël sa tendre enfance
Lui nuit en tout temps, en tout lieu.
Son jeune cœur toujours balance
Entre sa maîtresse et son dieu.

Antigone est une drôlesse
Qui veut débaucher cet enfant
Et n’abjure que par faiblesse
N’en pouvant jouir autrement.

Antiochus est un viédaze
Qui ne sait aimer ni régner,
Et qui comme un insensé jase
Jusqu’au moment qu’il va coucher.

Si l’on admire cette pièce
Par la conduite et l’intérêt.
Pour moi j’admirerai l’adresse
De ceux qui font tous mes arrêts.

 

  • 1 La tragédie des Macchabées par M. de la Motte a été représentée pour la première fois dans le carême de 1721. L'auteur ayant jugé à propos de garder l'incognito pendant quelques jours, eut le plaisir d'entendre dire même des connaisseurs que les trois premiers actes ne pouvaient être que de feu Racine. (Castries)

Numéro
$5301


Année
1721 (Castries)




Références

Mazarine Castries Ms 3983, p. 107-118