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Couplets adressés à Madame Favart

Quand je dirai que vos attraits1
De l’Amour ne sont que les traits,
Que vous êtes ce même Amour,
C’est chansonnette
Qu’on vous répète
Cent fois le jour.

Irai-je, fade Taconet2 ,
Pour vous assortir un bouquet,
Désirer d’être Zéphir ?
C’est vain langage ;
Sot persiflage,
N’est point désir.

Quand sur la lyre de Guérin3
Promenant une faible main
J’essaie à former quelques sons,
Soudain je pense
Que l’imprudence
Fit des chansons.

Comment donc faire en pareil cas ?
Il faut songer à vos appas.
D’eux seuls je veux suivre la loi.
Je vois Justine4
Muse badine,
Inspirez-moi.

Je vais dire tout simplement
Qu’on est poète en vous voyant,
Qu’on est amant auprès de vous :
Suis-je le vôtre ?
Dieux ! l’un et l’autre
Sont vos époux.

  • 129 juin. Couplets adressés à Madame Favart. (M.).
  • 2Souffleur de l’Opéra-comique, auteur de l’Almanach chantant, où il chante M. et Mad. Favart (M.)
  • 3M. Guérin, auteur ingénieux et facile de différents couplets insérés dans quelques pièces de M. et Mad. Favart (M.).
  • 4Mad. Favart se nomme Justine (M.)

Numéro
$2217


Année
1763




Références

Mémoires secrets, I, 277-78