Vers à Mlle Sainval la cadette
Vers à Mlle Sainval la cadette1
Diogène, avec sa lanterne,
Cherchait un homme et ne le trouvait pas.
Plus d’un Diogène moderne
Et même sort en pareil cas ;
La chose est, dit-on, bien prouvée ;
Moi je suis plus heureux. Las des talents trompeurs
De l’ampoule tragique, avec soin conservée,
Ma lanterne à la main, me moquant des railleurs,
Je cherchais une âme éprouvée,
Tendre, sensible, ouverte aux doux charmes des pleurs.
C’est une rareté chez messieurs nos acteurs,
Et dans Sainval je l’ai trouvée.
- 113 octobre 1779. M. Dorat, au moyen des retranchements considérables faits à sa pièce, des billets qu’il distribue abondamment à chaque représentation, et de la complaisance des comédiens à y joindre des petites pièces jolies, jouées rarement et accompagnées de leurs agréments, se traîne avec une sorte d’ostentation aux yeux des bonnes gens qui ne voient pas tous ces ressorts, et ne connaissent pas son manège. — Cet auteur marche déjà à un nouveau triomphe ; il nous annonce aujourd’hui une tragédie, qui doit être jouée incessamment ; c’est un sujet fort intéressant : Pierre le Grand. Pour que le public soit prévenu d’avance et exciter son attente, il répand des vers à Mlle Sainval cadette, en lui envoyant le rôle d’Ametis (M.).
Mémoires secrets, XIV, 206-07 - CSPL, VIII, 431