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Sans titre

Cher Tencin, ne vois-tu pas
Comme à la cour on t’aime ?
Tu peux compter qu’à Paris
Tout le monde te chérit
De même.

Crois-tu que du temps passé
On perde la mémoire ?
Les fastes du Régiment1
Conservent de tout temps
L’histoire

D’un arrêt qui condamna
Certaine confidence2 ,
Tu devrais bien te laver
Et par là nous imposer
Silence.

On n’a pu voir sans frémir
Ton affreux brigandage.
La pourpre que l’on te voit
Montre assez ce qu’attendait
Ta rage.

De gouverner les Français
Telle était ta marotte.
Toi, successeur de Fleury ?
Penses-tu donc que Louis
Radote ?

Des monarques à présent
Admire la prudence
Il sent qu’un tel ouvrier
Eût bientôt fait bouleverser
La France.

De ta folle ambition
Dévore le supplice
L’homme sage en est exempt
Fais comme lui et te rend
Justice.

 

  • 1de la Calotte.
  • 2Il avait conféré secrètementl e prieuré de Sainte-Marie-Madeleine de Marlou, pour lequel il avait un procès qu'il perdit, à Jean-Louis Guérin de Tencin, son neveu, comme clerc tonsuré du diocèse de Grenoble, quoiqu'il fût lors capitaine de dragons.

Numéro
$2993


Année
1743 février




Références

Clairambault, F.Fr.12710, p.237-38 -Maurepas, F.Fr.12646, p.207-08 -  F.Fr.13657, p.53-54 - F.Fr.15134, p. 616-18 - NAF.9184, p.374 - Arsenal 3117, f°39r-39v - Arsenal 3133, p.5111bis-512bis - BHVP, MS 550, f°23v-24r - Mazarine Castries 3988, p.267-68