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Alleluia

Alleluia
Chantons, chantons joyeusement
Le grand Tencin qui sûrement
Bientôt de Rome reviendra,
Alleluia.

Ce prélat favori du sort,
Un jour que Benoît sera mort,
Au conclave retournera,
Alleluia.

On croit qu’il pourra bien aussi
Pour être pape être choisi ;
Il a ce qu’il faut pour cela,
Alleluia.

D’un grand concile président,
Il prononce infailliblement
Et déjà parle ex cathedra,
Alleluia.

Adieu donc s’il est exalté
Tous les degrés de parenté,
D’épouser sœur il permettra,
Alleluia.

Malheur alors au Parlement
Qui, quoiqu’un peu trop justement
De confidence le taxa,
Alleluia.

Il a mandé qu’il est lépreux,
Ou du moins qu’il est tout galeux.
Où a-t-il donc pris ce mal-là ?
Alleluia.

Jamais, en proverbe rural,
Méchant homme ni bon cheval
D’aller à Rome n’amenda,
Alleluia.

Il doit pourtant dans son malheur
Remercier Dieu de tout son cœur
D’un être quitte pour cela,
Alleluia.

Prions tous Dieu d’affection
Qu’il garde notre nation
D’un mal pareil à celui-là,
Alleluia

Numéro
$5128


Année
1740




Références

Clairambault, F.Fr.12710, p.83-84 - Maurepas, F.Fr.12646, p.73-75 - F.Fr.12675, p.434-35 - Arsenal 3117, f°9r-9v - Mazarine Castries 3988, p.59-61 - F.Fr.15134, p. 558-60