Sur les affaires du temps
Sur les affaires du temps
Que le siècle de notre temps
Pour nous est un fâcheux garant ;
Qu’il nous coûte de larmes chères
Car tout est sans devant derrière
La Constitution met tout
sans devant derrière et sans dessus dessous.
La religion à présent
Tombe et s’enfuit dans le néant
Et Dieu laisse dans sa colère
Mettre tout sans devant derrière
Il signale son courroux
Sans devant derrière et sans derrière dessous.
Les jésuites ambitieux
Qui portent le trouble et le feu,
Cette cohorte d’une âme altière
Met tout sans devant derrière
Et voudrait régner sur nous
Sans devant derrière et sans dessus dessous.
L’archevêque et le Parlement
Sont opposés de sentiment.
L’un veut la paix, l’autre la guerre,
Sans dessus dessous sans devant derrière.
L’un pour l’autre ils mettent
Sans devant derrière et sans dessus dessous.
Notre Roi est si doux, si bon,
Qu’il ne respire que l’union
Et s’il se rend à la requête
D’un président ou d’un évêque,
Il croit bien faire, il met tout
Sans devant derrière et sans dessus dessous.
Dieu Tout-puissant, regardez-nous,
Voyez l’État qui crie vers vous.
Au fond de sa douleur amère
Vous voyez qu’il le désespère ;
Ayez pitié de nous tous,
Sans devant derrière et sans dessus dessous.
Clairambault, F.Fr.12721, p.219-21 - F.Fr.10479, f°557