Sur le retour de M. le Comte de Clermont de l’armée de Westphalie
Sur le retour de M. le Comte de Clermont
de l’armée de Westphalie
qu’il commandait en chef
D’où venez-vous, Monsieur l’abbé ?
Vous avez l’air tout essoufflé.
Je reviens de la guerre
Hé bien !
Hé ! qu’alliez-vous y faire ?
Vous m’entendez bien.
Le Roi me dit, mon gros cousin,
Votre rabat ne tient à rien
Il faut aller me faire,
Hé bien !
La barbe à l’Angleterre,
Vous m’entendez bien.
Partez vite, quittez Bernis,
Votre catin, tous vos amis.
Envoyez-moi tout faire
Hé bien !
Comme votre bréviaire,
Vous m’entendez bien.
Vous avez tous mes officiers,
Souples comme des écoliers,
Vous savez bien apprendre
Hé bien !
À plier et se rendre,
Vous m’entendez bien.
Vous les mettez, jarnicoton,
En peu de temps à la raison ;
Vous avez une mine
Hé bien !
Propre à la discipline,
Vous m’entendez bien.
Je suis arrivé, j’ai juré,
J’ai sacré, me suis enivré,
J’ai fait le diable à quatre,
Hé bien !
Je me suis laissé battre,
Vous m’entendez bien.
On a pourtant bien combattu,
Brunswick montrait déjà le cul
Mais j’ai laissé pour boire
Hé bien !
L’honneur de la victoire,
Vous m’entendez bien.
L’ennemi s’en est aperçu,
Tout de suite il est revenu ;
J’ai battu la retraite
Hé bien !
Voilà l’affaire faite
Vous m’entendez bien.
Clairambault, F.Fr.12721, p.297-99