Sur la prise de la ville de Menin
Voilà Menin au Roi de France
Par la valeur des bons soldats1 .
À présent dans le Pays-Bas
Il fait éclater sa puissance.
Notre Roi a eu le dessein
De prendre la ville de Menin.
Étant arrivé en Flandre
On fit signe d’aller à Tournai,
Mais on a marché à Courtrai.
C’était pour l’ennemi surprendre.
Puis on est venu au chemin
Pour faire le siège de Menin.
Que cette ville était forte
Par l’abondance de ses eaux
Et ses redoutables travaux.
On a su approcher des portes
Pour la prendre en peu de temps
Et au plus vite entrer dedans.
On a fait ce qu’il fallait faire,
Beaucoup de fascines et gabions
Pour faire les batteries de canon.
On a su affermir la terre
Par le commandement du Roi.
Alors Menin fut mise en proie.
Un chacun se mit au travail,
Soldats, aussi les pionniers
À grand force de travailler.
On a approché de ses murailles
En les fouettant par le canon
Pour les soumettre au grand Bourbon.
On lui a fait la saluade
À coups de mortier et canon.
En renversant les bastions
On a entré aux palissades,
Ayant gagné son premier fort
On fut maître de ses dehors.
Le gouverneur sans plus attendre
Voyant boulverser ses remparts
Craignant un plus grand boulevard
Sitôt fut contraint de se rendre ;
Afin de sauver son troupeau,
Au rempart fit voir son drapeau.
Alors, sans faire de gasconnade
On trouve qu’il a eu raison
Pour avoir composition
D’avoir fait battre la chamade
Pour la capitulation
Pour lui et pour sa garnison.
À présent Ypres est fort malade
Depuis que Menin est rendu
Voyant les Français entendus
Pour approcher ses palissades,
Dans peu de temps par le canon
Ypres sera au grand Bourbon.
- 1Sur la prise de la ville de Menin rendue au Roi de France le 4 juin.
F.Fr.15134, p.842-46
Guerre de Succession d'Autriche. $7599-7609 sont destinés à exalter les sentiments d'attachement à la monarchie et ses succès militaires. Le ton emphatique et l'extrême médiocrité de l'expression permettent d'attribuer tous ces textes à une même plume.