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Sans titre

Des joueurs toute la colonie

Va disparaître dans Paris1 ,

Vraiment oui,

Il n’en reste d’aucune sorte,

Bourgeois ou de condition ?

Ma foi, non,

Aucun, ou le Diable m’emporte.

Un certain prince de Savoie,

Par sa mort fin aux jeux a mis ?

Vraiment oui.

Joueurs, le chagrin et la joie

Plus chez vous ne succéderont ?

Ma foi, non.

Vous garderez votre monnaie.

Gesvres, quittez votre dépense.

Le Roi, dit-on, l’ordonne ainsi ?

Vraiment oui.

Votre jeu causait l’abondance.

Mais il n’en est plus question,

Ma foi non,

Quittez votre magnificence.

A Beauvais faites une retraite,

Mais frugalement vivrez-y ?

Vraiment oui.

Du frère, sans festins ni fêtes

N’ayez plus que la portion

Ma foi, non,

Et vous acquitterez vos dettes.

  • 1 Sur ce qu’à la mort du prince de Carignan, le Roi a défendu tou les jeux de hasard, même chez les princesses du Sang. M. de Gesvres, qui perd quarante mille écus de rente à la suppression de son jeu, est résolu, dit-on, d’aller vivre chez l’évêque de Beauvais, son frère (

Numéro
$6175


Année
1741 (Castries)




Références

Mazarine Castries 3987, p.338-39