Sans titre
Des joueurs toute la colonie
Va disparaître dans Paris1 ,
Vraiment oui,
Il n’en reste d’aucune sorte,
Bourgeois ou de condition ?
Ma foi, non,
Aucun, ou le Diable m’emporte.
Un certain prince de Savoie,
Par sa mort fin aux jeux a mis ?
Vraiment oui.
Joueurs, le chagrin et la joie
Plus chez vous ne succéderont ?
Ma foi, non.
Vous garderez votre monnaie.
Gesvres, quittez votre dépense.
Le Roi, dit-on, l’ordonne ainsi ?
Vraiment oui.
Votre jeu causait l’abondance.
Mais il n’en est plus question,
Ma foi non,
Quittez votre magnificence.
A Beauvais faites une retraite,
Mais frugalement vivrez-y ?
Vraiment oui.
Du frère, sans festins ni fêtes
N’ayez plus que la portion
Ma foi, non,
Et vous acquitterez vos dettes.
- 1 Sur ce qu’à la mort du prince de Carignan, le Roi a défendu tou les jeux de hasard, même chez les princesses du Sang. M. de Gesvres, qui perd quarante mille écus de rente à la suppression de son jeu, est résolu, dit-on, d’aller vivre chez l’évêque de Beauvais, son frère (
Mazarine Castries 3987, p.338-39