Sans titre
Carignan, prince savoyard,
Est enfin dans la sépulture.
On dit que tout exprès il part
Pour, libre en la demeure obscure,
Apprendre les jeux de hasard
A ceux qui souffrent la torture1
Ture lure lure
Ton ton ton
Ton relon ton lan
Ton ton ture lure.
Il instruira du passe-dix
Sans craindre que l’on en murmure
Les sombres habitants du Styx,
Aura des tripots sans mesure
Qui produiront force louis
Pour entretenir sa luxure
Ture lure lure
Ton ton ton
Ton relon ton lan
Ton ton ture lure.
S’il se peut il établira
Pour continuer son allure,
Dans ces bas lieux un Opéra
Comme ici pour sa nourriture
Et par ut, re, mi, fa sol, la
Aura de quoi faire figure
Ture lure lure
Ton ton ton
Ton relon ton lan
Ton ton ture lure
- 1Sur ce qu’à la mort du prince de Carignan, le Roi a défendu tou les jeux de hasard, même chez les princesses du Sang. M. de Gesvres, qui perd quarante mille écus de rente à la suppression de son jeu, est résolu, dit-on, d’aller vivre chez l’évêque de Beauvais, son frère (Castries)
Mazarine Castries 3987, p.336-37