Sur la convalescence de M. le Dauphin
Sur la convalescence de M. le Dauphin
Guieu marcy, vlà donc l’dauphin
Dans une bon’convalescence,
Il est juste qu’après l’chagrin
J’ayons de la réjouissance.
Not’mauvais temps est passé,
Le soleil n’est plus éclipsé.
J’avions peur qu’la faculté
Ne ly fit passer la barque
Mais stila qui l’a traité1
Sçait ébranler l’ciseau d’la parque.
V’la ce qui s’appelle un méd’cin
Ma foy, tout l’reste n’est que fretin.
Pour dire la vérité
Chacun d’nous a fait sa prière.
Du Ciel on est écouté
Quand ce qu’on l’y demande est nécessaire
D’mandez la santé d’un Bourbon,
Jamai l’bon Dieu n’vous dira non.
Pourtant faut conv’nir encore
Qu’il a eu d’sa femme assistance.
Morgué, c’est un p’tit trésor
N’y a guère comm’ça Dauphin en France
All’vous aime son cher époux
N’y pu, ny moin qu’si c’étoit nous.
Peut être ben qui s’ra picoté,
Mais ce n’sra pas un dommage
Pourvu qu’il ait d’la santé
J’n’en demandons pas davantage
La gravure de rien n’y fait
Jamais Bourbon n’a paru laid.
- 1M. du Moulin
F.Fr.10479, f°151
Style patoisant