sans titre
Un curieux au sénat des Quarante1
Voyait siéger Guillot le sycophante2 ,
De Vaugirard le grand littérateur3 ,
Et du Caveau le grand dissertateur.
Or, ne sachant quel est le personnage,
Et sur son nom l’ignorant davantage,
De quoi, dit-il, cet homme est-il auteur ?
De rien. – De rien ! il est donc amateur ?
Oh oui ! beaucoup. – De quoi ? – Belle demande !
De Gluck. – Comment ? – Le trouvez-vous mauvais ?
Non, peu me chaut ; mais ma surprise est grande,
Qu’on soit au rang des beaux-esprits français
Comme amateur de musique allemande.
- 1Voici l’autre [épigramme = $5734] dont le mot me paraît un peu forcé ; car notre confrère S**[Suard] était de l’Académie longtemps avant qu’il fût question de Gluck (La Harpe)
- 2Il avait pris quelque part ce nom de Guillot, assez maladroitement, oubliant que dans la fable de La Fontaine le loup berger s’appelle Guillot le sycophante. Ce n’est ici qu’une allusion ; car l’académicien gluckiste dont il s’agit n’était nullement hypocrite ; et au fond toutes ces petites satires ne signifiaient rien de part ni d’autre, et ne faisaient rien à la question (La Harpe).
- 3Allusion à des lettres signées l’Anonyme de Vaugirard (La Harpe)
La Harpe, CL, t.III, p.62