Sur Madame de Pompadour1
Fille d'une sangsue et sangsue elle-même,
Poisson dans ce palais, d'une arrogance extrême,
Fait afficher partout, sans honte et sans effroi,
Les dépouilles du peuple et l'opprobre du Roi2 .

• 1Autre titre: Vers faits à l’occasion du château de Belle-Vue (Collé) - Quatrain fait par M. de Rességuier, chevalier de Malte enseigne à pique dans le régiment des gardes françaises. Il fut dépouillé de sa place et conduit à la Bastille pour ces vers, lesquels ont été appliqués dans la salle du bal de Bellevue, à la fête que le Roi y donna le jour de Sainte Catherine, fête de Mme de Pompadour. (M.) (R)
• 2C’est dans ce mois-ci, mais je ne sais quel jour, que l’on a arrêté M. de Rassiguier et qu’il a été conduit à Vincennes, où je crois qu’il est encore, pour avoir fait les vers ci-après. Il était officier aux gardes. C’est un homme de condition ; il est chevalier de Malte ; il a perdu son emploi de cette affaire-là et est banni du royaume à perpétuité. A tous égards, ces vers ne méritaient pas qu’on fît tant de bruit et même qu’on y fît attention ; ils seraient tombés d’eux-mêmes, et la peine me paraît trop rigoureuse. Punir une pareil écrivain, c’est illustrer un sot ; et une punition si forte fait penser qu’on en a été fâché. Le mépris était un parti, peut-être plus juste, mais sûrement plus noble ; quoi qu’il en soit, voici les vers : Vers faits à l’occasion du château de Belle-Vue (Collé) (R)