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Sans titre

Voltaire qui jamais ne connut son talent,

En dépit d’Apollon tranchant de l’agréable,

Caresse son héros comme fit au vieux temps

            Le baudet de la fable.

 

Mais tu connais, grand Roi, l’écrivain travesti

Du Chevalier des loups. Et ta juste colère,

Imitant Salomon, de ce faux Semei

           Tu vengeras ton père1 .

  • 1Voltaire lui a fait la réponse ci-jointe [l’épître commençant par le vers : Quoi ! vous êtes monarque et vou m’aimez encore !) ; il me paraît qu’elle n’est pas trop approuvée ni digne de l’être, et que la critique aussi forte sur la conduite du feu roi de Prusse ne peut plaire à so n fils. Outre cela les louanges qu’il donne à ce prince sont accompagnées de tant de mépris pour les autres rois qu’un pareil ouvrage ne peut jamais réussir. Je joins aussi une réponse en vers que l’on prétend être de Rousseau sur la lettre écrite par Voltaire au roi de Prusse. Pour entendre ces vers il faut savoir qu’il y a eu une pièce appelée le Chevalier des Loups, fort injurieuse au feu roi de Prusse et dont on ne connaît point l’auteur. Rousseau attribue cette pièce à Voltaire. Les vers qui sont écrits immédiatÒement après la lettre et qui commencent ainsi : Un philosophe règne ne sont pas aussi sûrement de Voltaire que la lettre, au moins il paraît que l’on en doute.

Numéro
$8390


Année
1740

Auteur
Rousseau (J.-B.)



Références

Duc de Luynes, Journal, t. III, p. 231-233