Sans titre
Un jour le prince Eugène
En s’éveillant
Vit un second Turenne
Dedans les champs
Qui tâtait les retranchements
Et qui fit semblant
De l’attaquer la oh gué lon la.
Lorsque Coigny s’avance
Pour les forcer
Villars, plein de prudence
Sans balancer
Sur la gauche fit défiler
Pour en mieux leurrer
Ce grand prince la oh gué lon la.
Montesquiou d’un grand zèle
Et plein d’ardeur
S’amusait sur la selle
Et lui fit peur
Mais Villars sur l’Escaut bourbon ?
Se moquait bien d’eux
Car il le passa la oh gué lon la.
Le milord d’Albermale
D’abord surpris
Battit la générale
Et fit grand bruit
Ce bon milord ne savait pas
Que l’armée passât
Dans cet endroit-là la oh gué lon la.
Dès qu’il fut en défense
Dedans son camp
Villars en confidence
S’en va disant
Qu’on attaque gaillardement
Les retranchements
De ce milord là la oh gué lon la.
Sans canon, sans fascine,
On les força
Eugène à la grand mine
Se présenta
Par ma foi, c’est un fanfaron
Qui vint jusqu’au pont,
Mais il resta là la oh gué lon la.
Tu veux qu’on te détaille,
Mon cher ami,
Toute notre bataille,
Tiens, la voici
La moitié de ce petit camp
Fut tué content
L’autre se noya la oh gué lon la.
Venons à la morale
De tout cela
Le milord d’Albermale
Nous avouera
Que les grands Etats généraux
Seront de grands sots
Quand ils sauront la oh gué lon la.
Clairambault, F.Fr.12695, p.135-136 bis - Maurepas, F.Fr.12627, p.113-15