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Sans titre

             Allure

Louis, grand conquérant,

Soumet à sa puissance

Sangliers, cerfs et faons,

Abandonnant la France,

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Le cardinal Fleury

Dissipe la finance,

Et l’imbécile Orry

La laisse en décadence.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Louis, duc d’Orléans,

Dévorant le bréviaires,

Grande âme des couvents,

Laisse aller les affaires.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

L’on voit bien que Condé

Voudrait le ministère,

Mais le peuple échaudé

L’enverrait faire faire.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Le prince de Conti

Dans les bras d’une épouse

Sans tête, sans esprit,

Ne songe qu’à la blouse.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Clermont et Charolais

Sans penser au désordre

Qui renverse nos lois

Ne… [sic] mordre.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

L’inconstant d’Aguesseau

Cherche à brouiller les cartes,

Pour attraper les Sceaux,

Gare que mal n’écarte.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Le cardinal malin

Pour parer la disgrâce

Au pédant Chauvelin

Vient de céder sa place.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Hérault l’exécuteur

De leurs lois inhumaines

Tremble déjà de peur

Qu’on creuse ses fredaines.

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Portail même à son tour

Las de tant de balades

Pense mettre hors de cour.

Il feint d’être malade

Voilà, mon cousin, l’allure.

 

Le cardinal Bissy

Et Rohan son confrère

Ils recommandent ici

La Bulle et le Saint-Père.

Voilà, mon cousin, l’allure.

Numéro
$8361


Année
1732




Références

Stromates, I, 332-33