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Sans titre

         À la gloire du Bienheureux Pâris

Dans ce lieu révéré, peuples, rassemblez-vous.

Profanes, loin d’ici ; fuyez, esprits rebelles ;

Il y brille des faits aux yeux des vrais fidèles

               Qui les étonnent tous.

 

Noirs envieux, cessez de parler hautement.

Que l’impie étonné tremble et devienne blême.

En l’honneur de Pâris la voix de Dieu lui-même

               Sort de ce monument.

 

Le marbre précieux qui couvre ces saints os

Est le fatal écueil où se perd l’hérésie ;

Mais la religion, agitée et transie,

               Y trouve son repos.

 

De cette cendre froide il part une clarté,

Un feu vif qui détruit l’ombre de l’imposture,

Et par qui l’on te voit, vérité simple et pure,

               Dans toute ta beauté.

 

La pourpre te plut moins qu’un sac de pénitence,

Et, caché dans le fond d’une retraite obscure

Tu méprisas, Pâris, ce que l’architecture

               A de plus éclatant.

 

Les plus vils aliments composaient tes repas ;

Ta vie était enfin une mort presque entière,

Mais tu sais retrouver la vie et la lumière

               Au milieu du trépas.

 

Toujours d’un honneur, et durable, et certain,

A l’envi l’on te rend un glorieux hommage ;

Celui dont l’univers est l’étonnant ouvrage

               Te renferme en son sein.

 

À ce tombeau sacré venez donc promptement ;

Malades, la santé va suivre votre envie.

Honorez ce saint mort, vous que pendant sa vie

               Il aima tendrement.

 

Pleins de joie et d’ardeur, célébrons l’Éternel ;

Qu’entre son fils et lui notre encens se partage

Glorifions aussi l’esprit très saint, très sage

               Par un chant solennel.

14 octobre 1731

 

Numéro
$8317


Année
1731 octobre




Références

Stromates, I, 60-62


Notes

Traduction d'un poème latin également reproduit