Sans titre
Messieurs les prévôts des marchands1 ,
Que vous êtes d’habiles gens !
Jérôme, par sa vigilance,
Près d’un bûcher nous fait périr ;
C… par sa prévoyance,
Faute de bois nous fait mourir.
Heureusement ce C…
Quitte la place l’an prochain
Pour la céder à Mor…
Qui réunit toutes les voix
Pour avoir sur sa tête saine
De quoi fournir Paris de bois.
On dit que Messieurs les maris
De notre ville de Paris
Pour subvenir à la misère
De ses habitant aux abois,
Offrent tous au Prévôt de France
Sous peu la coupe de leur bois.
- 1Les grandes eaux ayant arrêté l’approvisionnement du bois pour Paris, au point qu’il n’était plus permis que d’en délivrer une demi-voiture à qui que ce pût être, des langues malintentionnées ont dit que c’était pour procurer à la compagnie du commerce du charbon de terre un débit qu’elle n’acquiert point ; d’autres ont osé dire davantage, en rejetant la faute sur le bureau de la ville chargé de cette partie de la police On a saisi vîtement l’occasion et l’on a fait circuler d’assez mauvais couplets que voici sur l’air si analogue et si connu : M. le prévôt des marchands.
CSPLI, t.XIV, p.210-11