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Sans titre

Pour moi, je n’ai point de talents.

Tout cela m’est indifférent,

Je respecte la loi du prince.

Dès qu’il veut faire un empereur,

La cour, la ville et la province

Doit se prêter avec ardeur.

 

Mais tous ces impôts vont cesser.

L’ennemi n’ose s’avancer.

Prague est à nous sans résistance,

Partout on tremble à notre nom,

On voit bien que l’or de la France

Vaut mieux que la poudre à canon.

 

On dit partout que les Hongrois

Et les Toscans tous à la fois,

Commandés par leurs souverains

Et par le Duc jadis Lorrain

Ont réclamé leur patrimoine

Qu’on leur arrache de la main.

 

Le Grand Duc doit être content

De sa valeur assurément.

Jamais il n’a brillé de même

Entrer dans Linz comme il a fait

On l’eût pris pour un héros même

Si on n’eût pas su qui il était.

 

Ségur a donc capitulé

Et de suite s’en est allé.

De tête il a manqué sans doute

Dans la capitulation,

Puisqu’il n’a pas fixé la route

Que doit prendre la nation.

 

Pour le maréchal de Broglie,

C’est un rusé qui va sans bruit ;

Ce n’est pas comme en Italie

Il est, ma foi, bien mieux instruit

Car la gazette nous publie

Qu’en culotte il passe la nuit.

 

Partout l’Empereur est choisi ;

Il est roi des Romain aussi ;

Il l’est encore de Bohême.

Joignons nos vœux à notre argent

Et prions Dieu que ce système

Nous donne la paix pour longtemps.

Numéro
$8045


Année
1742




Références

Clairambault, F.Fr.12710, p.41 - Maurepas, F.Fr.12646, p.28-29


Notes

Rattaché à $6030 dont il forme la suite. Succédant à une critique du Dixième récemment instauré ($6030), il propose une évocation de la guerre en Bohême. On ne peut trancher sur cette étrange juxtaposition, puisque c'est la seule occurrence rencontrée dans tout le corpus.