Sans titre
Couplets sur le duc de Duras1
Que Duras a d’esprit
Mon cousin,
Tout son corps en pétille ;
N’en soyez pas surpris,
Mon cousin,
C’est un mal de famille,
Mon cousin,
Voilà, mon cousin, l’allure.
Il doit à la Vestris
Mon cousin,
Sa belle destinée ;
Il l’aime à juste prix,
Mon cousin,
Quoiqu’un peu surannée,
Mon cousin,
Voilà, mon cousin, l’allure.
De ce couple charmant,
Mon cousin,
Sainval est la victime ;
Car s’il est impuissant,
Mon cousin,
Ce n’est pas pour le crime
Mon cousin,
Voilà, mon cousin, l’allure.
Melpomène est en pleurs,
Mon cousin,
Et protège sa race ;
Mais Vestris en fureur
Mon cousin,
Lui fait laide grimace,
Mon cousin,
Voilà, mon cousin, l’allure.
Aussitôt enchanté,
Mon cousin,
Le maréchal s’écrie :
Dieux ! qu’elle a de beauté,
Mon cousin !
Admirons son génie,
Mon cousin,
Voilà, mon cousin, l’allure.
Près de ces beaux esprits,
Mon cousin,
Toutes règles sont vaines,
D’autant que la Vestris
Vient de perdre les siennes,
Mon cousin,
Voilà, mon cousin, l’allure.
- 1Les pièces qui suivent ont rapport à une dispute survenue entre Mlles Vestris et Sainval l’aînée, toutes deux actrices de la Comédie-Française. Cette dispute avait occasionné deux partis ; mais M. le duc de Duras, gentilhomme de la Chambre, s’étant déclaré pour la Dlle Vertris, son ancienne maîtresse, par la suite de cette intrigue la Dlle Sainval l’aînée fut renvoyée de la Comédie.
F.Fr.13653, p.24-26