Sans titre
Madeleine1 , tu te moques
De rester dans ton logis,
Boufflers2 a pris la kenoque (sic)
Tout est en l’air dans Paris.
Nos drapeaux ont bonne chance
Et Clermont qui les conduit3 ,
Furnes soumis à la France
De la bravoure est le fruit.
Charlot 4 ne gardera guère
Le fort qu’il vient d’envahir ;
Quand on a pris un clystère,
Il faut le rendre ou mourir.
Louis se met en campagne
Pour lui fermer le chemin.
Au lieu de vin de champagne
Il boira de l’eau du Rhin.
Est-ce une clarté divine
Dont mon œil est ébloui ?
Chaque jour on illumine,
A toute heure il est midi.
Il ne faut plus de lanterne
Pour nous éclairer la nuit
Quand nous quittons la taverne
Grâce aux exploits de Louis.
Les pandours et les talpaches5
Sont diablement étrillés ;
Ils ont cru manger nos vaches
Et piller tous nos greniers.
Nous allons donner taloche
A l’ivrogne de Lorrain
Il a dit dans sa caboche
Qu’il repasserait le Rhin.
Coigny les cogne et recogne
Comme dans le Parmesan ;
Nos grenadiers les recognent
Et vont toujours recognant.
Allons donc, Marie-Thérèse,
Mettez-vous à la raison,
N’êtes-vous pas assez aise
De sauver vos cotillons ?
F.Fr.15134, p.982-84 - F.Fr.15140, p.197-98