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Sans titre

Pardy, j’avions bian la poussée

J’étions désolé sur ma foi.

Mais vivat, la fièvre est passée,

Il se porte bian notre roi.

 

Ça réponds-moi, fièvre maudite,

À qui livres-tu tes assauts ?

Quelle extravagante conduite

D’attaquer un jeune héros.

 

Vouloir d’une telle personne

Bouillonner ainsi le beau sang,

Le sang de Bourbon ne bouillonne

Que dans la guerre, en combattant.

 

Ah ! que servirait à la France

D’avoir connu ce cœur royal,

Ce cœur qui fait son espérance

Alors aurait fait tout le mal.

 

Mais trêve ici doléance

Louis est en bonne santé.

Vous voilà, bonheur de la France,

Vous voilà donc ressuscité.

 

Notre cœur est pur et sincère,

Tous les Français sont si contents

Chacun croit retrouver un père

Car nous sommes tous ses enfants.

 

Les grands, les petits applaudissent

À ce roi qui fait leur bonheur,

Petits et grands se réjouissent,

C’est qu’il les a tous dans le cœur.

 

Tous les soirs nouviaux badinages ;

Ce sont des feux, ce sont des ris1 .

Ces feux sont de faibles images

Du feu dont nos cœurs sont épris.

 

Chacun de nous sans nous contraindre

Sont à l’entour joyeusement ;

C’est les cœurs que je voudrais peindre,

Ils tressaillent bien autrement.

 

Dans notre village, tredame,

À pas un d’eux je ne cédions.

Je voudrais de toute mon âme

Qu’il pût voir comme je l’aimions.

  • 1Il y eut à ce sujet des réjouissances extraordinaires et des Te Deum ; il n’y eut pas jusqu’aux crieuses de vieux chapeaux, et aux colporteurs et charretiers qui en firent chanter.

Numéro
$7704


Année
1744




Références

F.Fr.15134, p.918-20