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Sans titre

Reçois dans ton galetas,

Catau, ton cher La Tulipe.

Mais tu ne me réponds pas.

Hélas, qu’as-tu fait de ma pipe ?

Elle est en bringue, ma foi,

J’ons bien autre chose de toi,

J’ons bien autre chose de toi. (bis)

 

T’as laissé dans mon giron

En partant pour La Rochelle

Un joli petit poupon

Que j’ai nourri de ma mamelle.

Il sera bien ébaubi

De voir à sa mère un mari. (bis)

 

Ce n’est pas moi qui l’a fait,

Tu m’en contes, ma mignonne.

Va, j’ons rôti le balai,

Jons trop ménagé ta parsonne.

Conte tes amphigouris

À la milice de Paris. (bis)

 

Quoi, d’une fille d’honneur

Voilà donc la récompense !

Va, tu n’es qu’un suborneur.

Ah ! si j’avais su ta doutance

J’en aurais fait tatigois

Le fils d’un biau garde du Roi. (bis)

 

Un Monsieu tout galonné

Peut-être avait-il carrosse,

Venant pour me tâtonner

Aux porcherons dans une noce

Je li campis pour présent

Sur la face un moule de gand. (bis)

 

Ton fils a partout le pas

Pour la taille et la figure ;

Son parrain, le gros Thomas,

N’est pas de plus belle encolure.

Ce n’est pas tout ; pour l’esprit

Tu vas voir comme il est gentil. (bis)

 

Il lit comme un procureur,

De plus il sait l’écriture ;

Il chante en manière d’acteur

Et danse comme une peinture,

Est maître depuis quinze ans,

Faut qu’il m’ait coûté vingt francs. (bis)

 

Des maris c’est la terreur,

Des femmes, c’est l’espérance ;

De l’amour il sait par cœur

Les détours et la manigance

Enfin il est bon à tout

Il a sarvi cheux la Cartou. (bis)

 

Quoi ! ta maîtresse aux abois

N’émouve pas ta nature,

Si tu n’as pitié de moi

Prends-en de ta progéniture.

Non, adieu, caquet bon bec ;

Vous garderez votre paquet. (bis)

 

Amour trop rude à mon cœur,

Sais-tu bien bourler ma vie.

Loin d’un perfide trompeur

L’on gagerait que l’on l’oublie

Mais quand je le revoyons

Jons du plaisir jusqu’au talon. (bis)

 

Vous, marchandes de cergneaux,

Et vous, belles écosseuses,

Gardez-vous de ces fariaux

Qui ont la mine doucereuse.

On s’égare, on s’ébarlue

Et la tête emporte le cul. (bis)

Numéro
$7608


Année
1744




Références

F.Fr. 15134, p. 875-78


Notes

Guerre de Succession d'Autriche. $7599-7609 sont destinés à exalter les sentiments d'attachement à la monarchie et ses succès militaires. Le ton emphatique et l'extrême médiocrité de l'expression permettent d'attribuer tous ces textes à une même plume.