Sans titre
Le traducteur qui rima l’Iliade
De douze chants prétendit l’abréger ;
Mais par son style aussi triste que fade,
De douze en sus il a su l’allonger.
Or lecteur qui se sent affliger,
Le donne au diable et dit, perdant haleine :
Hé ! finissez, rimeurs à la douzaine,
Vos abrégés sont longs au dernier point.
Ami lecteur, vous voilà bien en peine :
Rendons-les courts en ne les lisant point.
Choix d'épigrammes, p. 51 - Épigrammes de J.-B. Rousseau, p.25-26