

Ce n’est, ma foi, pas des chansons1
Mais un ordre de police
Qui fait troubler de nos moissons
Le respectable exercice.
Fils de marchands, clercs, ouvriers, garçons,
Vous tirerez tous la milice.
Mon galant est discret et doux,
Faut-il qu’on nous désunisse ?
Et qu’on épargne mon époux,
Lui que je veux qu’il périsse ?
C’est sur les maris avares et jaloux
Qu’il faudrait tirer la milice.
Quoique je sois sincère amant
Et que Lise me chérisse,
Je me décide en ce moment,
Et supplice pour supplice,
Loin de m’engager par le sacrement,
J’aime mieux tirer la millice.
Rien n’aime comme mon amant,
Faut-il qu’on me le ravisse ?
L’absence accroîtra son tourment,
Et s’’il faut qu’il y périsse
Pour mieux partager ce fatal moment,
Laissez-moi tirer la milice.
Vous à qui plaît la nouveauté,
Badauds, souffrez qu’elle agisse.
Vous n’aviez que la liberté,
Mais un ordre de police,
Jaloux de votre félicité
Vous l’a ravie par la milice.
Numéro $7469
Année 1744
Sur l'air de ... Quand on me parle de Lucifer
Description
5 x 6
Références
Maurepas, F.Fr.12647, p.77-78 - F.Fr.10477, f°69
Mots Clefs Sur le tirage d'une milice nouvellement instituée