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Sans titre

Vous avez jusqu’à présent1

Erré de place en place.

Aujourd’hui juges et présidents,

Demain dans la disgrâce.

Chacun se dit : je vais chez moi,

J’y serai plus tranquille.

Mais peut-on vivre sans emploi ?

La chose est difficile.

 

Tous bons et tous fidèles sujets

Se doivent à leur maître.

C’est un précepte écrit exprès,

Chacun le doit connaître.

Soit pour l’Église, soit pour l’État,

Il doit se rendre utile.

Ce peut-il que le magistrat

Le trouve difficile ?

 

Plein de courage et plein de foi

Je me dis à moi-même :

Je sers mon Dieu servant mon Roi,

C’est là le vrai système

Je me dois à eux tout entier.

Je veux m’y rendre habile.

Quand on a le cœur au métier

Il n’est pas difficile.

 

Il rend des déclarations,

Le bien les lui suggère,

Point de représentations

Quand le Roi délibère.

Doit-il se trouver dans l’État

Un sujet indocile ?

Il est souverain, magistrat,

Soyez moins difficile.

 

Il a la pleine autorité,

Le glaive et la puissance ;

Mais sa justice et sa bonté

Font pencher la balance.

Oint du Seigneur, il sait peser

Ce que dit l’Évangile.

Je parle vrai car déguiser,

Cela m’est difficile.

 

Quand un prince est judicieux,

Qu’il est tel qu’il doit être,

Comme un argus il a cent yeux

Pour tout voir et connaître.

Avec noblesse et fermeté

Le potentat habile

Sait découvrir la vérité.

C’est-il si difficile ?

 

À chercher ce qui tend au bien

Il occupe sa vie ;

De ses sujets le vrai soutien

Et de la monarchie,

Vous le voyez sacrifier,

Il veut leur être utile.

D’être un grand roi, ah ! quel métier !

Et qu’il est difficile.

  • 1Parodiée sur celle des présidents et conseillers du Parlement dont les offices sont trop difficiles.

Numéro
$7398


Année
1757




Références

Clairambault, F.Fr.12721, p.203-05 - F.Fr.10479, f°537r-538r