sans titre
Noirs envieux, cessez de parler hautement.
Que l’impie étonné tremble et devienne blême.
En l’honneur de Pâris la voix de Dieu lui-même
Sort de ce monument.
Le marbre précieux qui couvre ce fameux os
Est le fatal écueil où se pend l’hérésie
Mais la religion agitée et transie
Y trouve un doux repos.
De cette cendre froide il part une clarté,
Un feu vif qui détruit l’ombre de l’imposture
Et par qui peut se voir vérité simple et pure
Dans toute sa beauté.
La pourpre te plut moins qu’un fou de pénitent,
Et caché dans le fond d’une retraite obscure
Tu méprisais Paris, ce que l’architecture
A de plus excellent.
Les plus vils aliments composaient ton repas,
Ta vie était enfin une mort presque entière,
Mai tu sais retrouver la vie et la lumière
Au milieu du trépas.
Tu jouis d’un honneur et durable et certain.
À l’envi l’on te rend un glorieux hommage.
Celui dont l’univers est l’étonnant ouvrage
Te renferme en son sein.
À ce tombeau sacré venez donc promptement.
Malade, la santé va suivre votre envie.
Honorez ce saint mort, vous que pendant sa vie
Il aima tendrement.
Pleins de joie et d’ardeur célébrons l’Éternel,
Qu’entre son fils et lui notre encens se partage
Glorifions aussi l’esprit très sain, très sage,
Par un chant solennel.
F.Fr.15020, f°207v-208r