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Sans titre

Enfin les beaux jours de la France

Vont ranimer notre espérance

Et mettre fin à tous nos maux.

Vive les États généraux (bis)

Le soleil ne luit point encore

Mais déjà la brillante aurore

Commence à dorer nos côteaux

Vive les États généraux (bis)

 

Déjà sans passeport en poche

L’on peut, s’embarquant sur le coche,

Suivre la liberté des eaux

Vive les États généraux (bis)

Et dans son jardin le Roi même

Se livrant au plaisir qu’il aime

Pourra tirer quelques moineaux

Vive les États généraux (bis)

 

Plus de clergé, plus de noblesse,

Plus de baron, plus de duchesse,

Nou allons être tous égaux

Vive les États généraux (bis)

Nous garderons tous notre hommage

Pour les vertus et le courage

Des Lameths et des Mirabeaux,

Vive les États généraux (bis)

 

Le vigneron chez le ministre,

Chez le Roi comme chez le cuistre,

Ira sans quitter ses sabots

Vive les États généraux (bis)

Et bientôt la poissarde admise

À la table de la marquise

Retrouvera ses maquereaux,

Vive les États généraux (bis)

 

Dans Paris comme dans Byzance,

Nou végétions dans l’ignorance

Portant des fers et des bandeaux

Avant nos États Généraux,

Mais grâce aux lois qu’on nous prépare

Ce sera le cas le plus rare

De voir des fripons ou des sots

Après les États généraux.

 

Toutes les femmes seront belles,

Tous les époux seront fidèles,

Tous les amis francs et loyaux

Vive les États généraux (bis)

Les mœurs vont régner dans nos villes

La paix dans nos districts dociles

La vérité dans nos journaux

Vive les États généraux (bis)

 

 

Plus de commis, plus de gabelles,

Plus de robins, plus de querelles

Plus d’épices et plus d’impôts

Vive les États généraux (bis)

Chacun vivra dans l’abondance,

Chacun pourra faire bombance.

Ah ! que de poules dans les pots,

Vive les États généraux (bis)

 

Déjà nos sages du Manège

Proscrivant l’hiver et la neige

N’ont plus de feu dans leurs bureaux

Vive les États généraux (bis)

D’autres décrets non moins utiles

Rempliront de moissons fertiles

Et nos greniers et nos tonneaux

Vive les États généraux (bis)

 

Et dans Athènes et dans Rome

Connaissait-on les droits de l’homme ?

Les connaît-on chez nos rivaux ?

Vive les États généraux (bis)

Les Solons anciens et modernes

N’étaient que d’obscures lanternes

Près de nos douze cents flambeaux

Vive les États généraux (bis)

 

En tous lieux leur sagesse brille,

Elle a démoli la Bastille,

Elle éclaire encor des châteaux

Vive les États généraux (bis)

Ainsi l’arbre dans sa carrière

Brûle en répandant sa lumière

Et ses feux n’en sont que plus beaux,

Vive les États généraux (bis)

 

Brûlons donc nos ports et nos flottes,

Instruments des anciens despotes ;

Brûlons nos tours, nos arsenaux

Vive les États généraux (bis)

L’État naîtra de sa ruine

Dieu même en créant sa machine

La tira du sein du chaos

Vive les États généraux (bis)

Numéro
$7310


Année
1789




Références

BHVP, 4-RES-0323, f°35-36