Sans titre
Chantons les bienfaits de Louis
Bénissons sa clémence,
Nos souhaits sont accomplis.
La paix revient en France
Et nous promet de ses fruits
Durable jouissance.
Pour longtemps adieu les rivaux
De la bruyante gloire,
On voit serrer les drapeaux
Et la trompette fière
Cède au bruit des chalumeaux
Les fanfares de guerre.
De Mars on a vu les fureurs
Sur les champs d’Italie
Et deux fois avec horreur
La campagne rougie
Du sang des braves acteurs
De cette tragédie.
C’est là que l’aigle humilié
Se voit rogner la serre
Et du lion réveillé
Ressentit la colère.
Eugène avait expliqué
Le point de ce mystère.
Bellone sur les bords du Rhin
A fait moins de ravage
Et de Berwick le destin
Fut le plus grand dommage
Kehl pris d’un coup de main,
Philipsbourg à la nage.
Auprès de Trèves à la fin
L’on déploya les armes,
Et sans une nuisible main
Qui retint nos gendarmes,
Belle-Isle eût fait même train
Que Coigny fit à Parme.
Mais parmi les fameux travaux
De Mars et la victoire
Fleury cherche le repos.
Admirez le mystère,
L’hymen prête ses flambeaux
Pour éteindre la guerre.
Chantons ce ministre prudent
Et disons sans scrupule
Que si jadis parut grand
Armand ainsi que Jules,
Nous éprouverons maintenant
Tout ce que vaut l'Hercule.
Maurepas, F.Fr.12634, p.133-35 - F.Fr.15147, p.362-66 - F.Fr.15231, f°178 - BHVP, MS 659, p.17