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Sans titre

Bernage se vantait tout haut

Que la satire

Ne pourrait lui nuire,

Que même du peuple falot

Il ne redoutait plus l’assaut.

Mais à présent il entend dire :

Le beau Prévôt qu’on nous a donné là !

Quand lui chanterons-nous un libera ?

Ah, ah ! nous voudrions voir cela.

 

Il s’applaudissait en secret

De cette fête

Sortant de sa tête,

Ce bal masqué, ce bal ballet

Qui promettait un grand effet.

Mais dans la foule qui l’arrêta

Il entendait ce beau compliment-là

Sans doute un sot est auteur de cela.

Ah, ah ! qu’il entend mal cela.

 

Chacun criait : On meurt de faim.

On fait tapage, le prévôt enrage,

Et croyant apaiser ce train

Il est resté jusqu’à la fin

Mais malgré les soins de Bernage,

On le berna, le poussa, le gaussa,

Et tout le monde en sortant s’écria :

Ah, ah ! quel fichu bal est cela.

 

Numéro
$7016


Année
1744




Références

Clairambault, F.Fr.12713, p.91-92 -Maurepas, F.Fr.12648, p.97-98 -  F.Fr.10477, f°223v-114r - F.Fr.12675, p.499-500 - NAF.9184, p.409 - BHVP, MS 550, f°55v-56r


Notes

Curieuses similitudes (premier couplet identique par exemple) avec $6693