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Messieurs de l’académie française à leur confrère Gresset

Rondeau1
A rien de beau pour nous, Gresset,
Tu ne conclus dans ton placet.
Quoi ! du roi confiner la gloire
Au fût d’un vieil observatoire ?
Mieux valait garder le tacet.
Toute colonne, comme on sait,
Avec le temps, comme un lacet,
Se rompt et laisse une mémoire
A rien2 .

Avec beaux jetons au gousset
Sommes-nous pas seize ou dix-sept
Payés pour le poème ou l’histoire ?
A quoi sert donc notre écritoire ?
Tu l’auras fait dire tout net :
A rien.

  • 1Messieurs de l’académie française à leur confrère Gresset sur son placet pour faire ériger l’observatoire de l’hôtel de Soissons en une colonne lodoïque [Titon du Tillet avait proposé d’appeler lodoïciens les monuments élevées à la gloire de Louis XIV et Louis XV. Lodoïque est une variante de ce néologisme peu connu) (M.).
  • 2J’ai eu l’honneur de vous marquer, dans une de mes dernière lettres, qu’on était occupé à Paris du soin de trouver un emplacement favorable pour y placer la staute équestre du roi. M. Gresset fit des vers dans lesquels il indiqua une vieille colonne qui a servi autrefois aux sortilèges de Catherine de Médicis. Cette idée bizarre lui attira une épigramme que je voua ai envoyée et a donné occasion aux vers du célèbre Piron que vous allez lire (Raynal).

Numéro
$3862


Année
1749?

Auteur
Piron



Références

CLG Raynal, ed. Tourneux, I, 221-22