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Sans titre

Qu’il est fâcheux de se méprendre

En amour comme en amitié1  !

Laure est jeune, fidèle et tendre ;

Son cœur aisément s’est lié ;

C’est un prude amant qu’elle écoute ;

Mais ô coup, ô revers fatal !

Ce galant, trop discret sans doute,

Est étreint du joug conjugal.

Laure gémit de l’infortune.

L’amour qui rit en tapinois,

Veut s’en prendre à l’hymen. Bon dit le dieu sournois,

Telle méprise encor n’est pas assez commune ;

Tu m’as attrapé tant de fois

Que je puis bien t’attraper une.

  • 1Le public a accueilli un nouveau roman de M. de la Dixmerie intitulé Les Dangers d’un premier choix, ou Lettres de Laure à Émilie. Il est en effet rempli d’intérêt. Tel est le nœud de l’intrigue : l’amant dont Laure est éprise est déjà marié ; ce qui donne lieu à l’épigramme suivante :

Numéro
$6381


Année
1785




Références

CSPL, XVIII, 236-37