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Le Russe à Paris

                          Le Russe à Paris


                            LE PARISIEN.

Vous avez donc franchi les mers hyperborées,

Ces immenses déserts et ces froides contrées

Où le fils d’Alexis, instruisant tous les rois,

A fait naître les arts, et les moeurs, et les lois?

Pourquoi vous dérober aux sept astres de l’Ourse,

Beaux lieux où nos Français, dans leur savante course,

Allèrent, de Borée arpentant l’horizon,

Geler auprès du pôle aplati par Newton1 ;

Et de ce grand projet utile à cent couronnes,

Avec un quart de cercle enlever deux Laponnes2 ?

Est-ce un pareil dessein qui vous conduit chez nous ?

                           LE RUSSE.

Non, je viens m’éclairer, m’instruire auprès de vous;

Voir un peuple fameux, l’observer, et l’entendre.

                           LE PARISIEN.

Aux bords de l’occident que pouvez-vous apprendre?

Dans vos vastes États vous touchez à la fois

Au pays de Christine, à l’empire chinois:

Le héros de Narva sentit votre vaillance;

Le brutal janissaire a tremblé dans Byzance;

Les hardis Prussiens ont été terrassés;

Et, vainqueurs en tous lieux, vous en savez assez.

                           LE RUSSE.

J’ai voulu voir Paris: les fastes de l’histoire

Célèbrent ses plaisirs et consacrent sa gloire.

Tout mon coeur tressaillait à ces récits pompeux

De vos arts triomphants, de vos aimables jeux.

Quels plaisirs, quand vos jours marqués par vos conquêtes

S’embellissaient encore à l’éclat de vos fêtes!

L’étranger admirait dans votre auguste cour

Cent filles de héros conduites par l’Amour;

Ces belles Montbazons, ces Châtillons brillantes,

Ces piquantes Bouillons, ces Nemours si touchantes,

Dansant avec Louis sous des berceaux de fleurs3 ,

Et du Rhin subjugué couronnant les vainqueurs;

Perrault du Louvre auguste élevant la merveille;

Le grand Condé pleurant aux vers du grand Corneille;

Tandis que, plus aimable, et plus maître des coeurs,

Racine, d’Henriette exprimant les douleurs,

Et voilant ce beau nom du nom de Bérénice,

Des feux les plus touchants peignait le sacrifice.

    Cependant un Colbert, en vos heureux remparts,

Ranimait l’industrie, et rassemblait les arts:

Tous ces arts en triomphe amenaient l’abondance.

Sur cent châteaux ailés les pavillons de France4 ,

Bravant ce peuple altier, complice de Cromwel,

Effrayaient la Tamise et les ports du Texel.

    Sans doute les beaux fruits de ces âges illustres,

Accrus par la culture et mûris par vingt lustres,

Sous vos savantes mains ont un nouvel éclat.

Le temps doit augmenter la splendeur de l’État;

Mais je la cherche en vain dans cette ville immense.

                           LE PARISIEN.

Aujourd’hui l’on étale un peu moins d’opulence.

Nous nous sommes défaits d’un luxe dangereux5 ;

Les esprits sont changés, et les temps sont fâcheux.

                           LE RUSSE.

Et que vous reste-t-il de vos magnificences?

                           LE PARISIEN.

Mais... nous avons souvent de belles remontrances6 ;

Et le nom d’Ysabeau7 , sur un papier timbré,

Est dans tous nos pays un secours assuré.

                           LE RUSSE.

C’est beaucoup; mais enfin, quand la riche Angleterre

Épuise ses trésors à vous faire la guerre,

Les papiers d’Ysabeau ne vous suffiront pas:

Il faut des matelots, des vaisseaux, des soldats...

                           LE PARISIEN.

Nous avons à Paris de plus grandes affaires.

                           LE RUSSE.

Quoi donc?

                           LE PARISIEN.

    Jansénius... la bulle.., ses mystères8 .

De deux sages partis les cris et les efforts,

Et des billets sacrés payables chez les morts9 ,

Et des convulsions10 , et des réquisitoires,

Rempliront de nos temps les brillantes histoires.

Lefranc de Pompignan, par ses divins écrits11

Plus que Palissot12 même occupe nos esprits;

Nous quittons et la Foire et l’Opéra-Comique,

Pour juger de Lefranc le style académique.

Lefranc de Pompignan dit à tout l’univers

Que le roi lit sa prose, et même encor ses vers.

L’univers cependant voit nos apothicaires

Combattre en parlement les jésuites leurs frères13 ;

Car chacun vend sa drogue, et croit sur son pailler

Fixer, comme Lefranc, les yeux du monde entier.

Que dit-on dans Moscou de ces nobles querelles ?

                           LE RUSSE.

En aucun lieu du monde on ne m’a parlé d’elles.

Le Nord, la Germanie, où j’ai porté mes pas,

Ne savent pas un mot de ces fameux débats.

                           LE PARISIEN.

Quoi! du clergé français la gazette prudente14 ,

Cet ouvrage immortel que le pur zèle enfante,

Le Journal du Chrétien, le Journal de Trévoux,

N’ont point passé les mers et volé jusqu’à vous15 ?

                           LE RUSSE.

Non.

                           LE PARISIEN.

Quoi! vous ignorez des mérites si rares?

                           LE RUSSE.

Nous n’en avons jamais rien appris.

                           LE PARISIEN.

Les barbares!

Hélas! en leur faveur mon esprit abusé

Avait cru que le Nord était civilisé.

                           LE RUSSE.

Je viens pour me former sur les bords de la Seine;

C’est un Scythe grossier voyageant dans Athène

Qui vous conjure ici, timide et curieux,

De dissiper la nuit qui couvre encor ses yeux.

Les modernes talents que je cherche à connaître

Devant un étranger craignent-ils de paraître?

Le cygne de Cambrai, l’aigle brillant de Meaux,

Dans ce temps éclairé n’ont-ils pas des égaux?

Leurs disciples, nourris de leur vaste science,

N’ont-ils pas hérité de leur noble éloquence?

                           LE PARISIEN.

Oui, le flambeau divin qu’ils avaient allumé

Brille d’un nouveau feu, loin d’être consumé:

Nous avons parmi nous des pères de l’Église.

                           LE RUSSE.

Nommez-moi donc ces saints que le ciel favorise.

                           LE PARISIEN.

Maître Abraham Chaumeix16 , Hayer le récollet,

Et Berthier le jésuite, et le diacre Trublet,

Et le doux Caveyrac, et Nonotte17 , et tant d’autres:

Ils sont tous parmi nous ce qu’étaient les apôtres

Avant qu’un feu divin fût descendu sur eux:

De leur siècle profane instructeurs généreux18 ,

Cachant de leur savoir la plus grande partie,

Écrivant sans esprit par pure modestie,

Et par piété même ennuyant les lecteurs.

                           LE RUSSE.

Je n’ai point encor lu ces solides auteurs:

Il faut que je vous fasse un aveu condamnable.

Je voudrais qu’à l’utile on joignît l’agréable;

J’aime à voir le bon sens sous le masque des ris;

Et c’est pour m’égayer que je viens à Paris.

Ce peintre ingénieux de la nature humaine,

Qui fit voir en riant la raison sur la scène,

Par ceux qui l’ont suivi serait-il éclipsé?

                           LE PARISIEN.

Vous parlez de Molière: oh! son règne est passé;

Le siècle est bien plus fin; notre scène épurée

Du vrai beau qu’on cherchait est enfin décorée.

Nous avons les Remparts19 , nous avons Ramponeau20 ;

Au lieu du Misanthrope on voit Jacques Rousseau,

Qui, marchant sur ses mains, et mangeant sa laitue,

Donne un plaisir bien noble au public qui le hue21 .

Voilà nos grands travaux, nos beaux-arts, nos succès,

Et l’honneur éternel de l’empire français.

A ce brillant tableau connaissez ma patrie.

                           LE RUSSE.

Je vois dans vos propos un peu de raillerie;

Je vous entends assez: mais parlons sans détour

Votre nuit est venue après le plus beau jour.

Il en est des talents comme de la finance;

La disette aujourd’hui succède à l’abondance:

Tout se corrompt un peu, si je vous ai compris.

Mais n’est-il rien d’illustre au moins dans vos débris?

Minerve de ces lieux serait-elle bannie?

Parmi cent beaux esprits n’est-il plus de génie?

                           LE PARISIEN.

Un génie? ah, grand Dieu! puisqu’il faut m’expliquer,

S’il en paraissait un que l’on pût remarquer,

Tant de témérité serait bientôt punie.

Non, je ne le tiens pas assuré de sa vie.

Les Berthiers, les Chaumeix, et jusques aux Frérons,

Déjà de l’imposture embouchent les clairons.

L’hypocrite sourit, l’énergumène aboie;

Les chiens de Sain-Médard22 s’élancent sur leur proie;

Un petit magistrat à peine émancipé,

Un pédant sans honneur, a Bicêtre échappé,

S’il a du bel esprit la jalouse manie,

Intrigue, parle, écrit, dénonce, calomnie,

En crimes odieux travestit les vertus:

Tous les traits sont lancés, tous les rets sont tendus.

On cabale à la cour; on ameute, on excite

Ces petits protecteurs sans place et sans mérite,

Ennemis des talents, des arts, des gens de bien,

Qui se sont faits dévots, de peur de n’être rien.

N’osant parler au roi, qui hait la médisance,

Et craignant de ses yeux la sage vigilance;

Ces oiseaux de la nuit, rassemblés dans leurs trous,

Exhalent les poisons de leur orgueil jaloux:

Poursuivons, disent-ils, tout citoyen qui pense.

Un génie! il aurait cet excès d’insolence!

Il n’a pas demandé notre protection!

Sans doute il est sans moeurs et sans religion;

Il dit que dans les coeurs Dieu s’est gravé lui-même,

Qu’il n’est point implacable, et qu’il suffit qu’on l’aime.

Dans le fond de son âme il se rit des Fantins23 .

De Marie Alacoque24 , et de la Fleur des Saints25 .

Aux erreurs indulgent, et sensible aux misères,

Il a dit, on le sait, que les humains sont frères;

Et, dans un doute affreux lâchement obstiné,

Il n’osa convenir que Newton fût damné.

Le brûler est une oeuvre et sage et méritoire.

    Ainsi parle à loisir ce digne consistoire.

Des vieilles à ces mots, au ciel levant les yeux,

Demandent des fagots pour cet homme odieux;

Et des petits péchés commis dans leur jeune âge

Elles font pénitence en opprimant un sage.

                           LE RUSSE.

Hélas! ce que j’apprends de votre nation

Me remplit de douleur et de compassion.

                           LE PARISIEN.

J’ai dit la vérité. Vous la vouliez sans feinte:

Mais n’imaginez pas que, tristement éteinte,

La raison sans retour abandonne Paris:

Il est des coeurs bien faits, il est de bons esprits,

Qui peuvent, des erreurs où je la vois livrée,

Ramener au droit sens ma patrie égarée.

Les aimables Français sont bientôt corrigés.

                           LE RUSSE.

Adieu, je reviendrai quand ils seront changés.

 

 

  • 1Ce furent Huygens et Newton qui prouvèrent, le premier par la théorie des forces centrifuges, le second par celle de la gravitation, que le globe doit être un peu aplati aux pôles, et un peu élevé à l’équateur; que par conséquent les degrés du méridien sont plus petits à l’équateur, et au pôle un peu plus longs. La différence, selon Newton, est d’un deux-cent-trentième, et, selon Huygens, d’un cinq-cent-soixante-et-dix-huitième. On trouva au contraire, par les mesures prises en France, que les degrés du méridien étaient plus grands au sud qu’au nord. De là on conclut que la terre était aplatie au pôle, comme Newton et Huygens l’avaient prouvé par une théorie sûre. C’était tout justement le contraire de ce qu’on devait conclure. Les mesures de France étaient fausses, et la conclusion plus fausse encore. Cette affaire ne fut portée ni au parlement ni en Sorbonne, comme celle de l’inoculation y a été déférée. L’Académie des sciences se rétracta au bout de vingt ans, et Fontenelle avoua dans son histoire que, si les degrés étaient plus longs vers le nord, la terre devait être aplatie au pôle. Cela faisait voir qu’on s’était non seulement trompé en France sur la théorie, mais qu’on s’était aussi trompé dans les mesures. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 2C’était deux filles de Tornéa, qui étaient soeurs. Le père commença un procès criminel contre Maupertuis; mais on ne put du cercle polaire envoyer à Paris un huissier. (V., 1771.)
  • 3Cela est vrai à la lettre. Il y avait à la fête de Versailles de grands berceaux de verdure, ornés de fleurs qui formaient des dessins pittoresques. Ce fut là que Louis XIV, qui était dans tout l’éclat de la jeunesse et de la beauté, dansa avec Mlle de La Vallière et d’autres dames. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 4Louis XIV était parvenu jusqu’à garnir ses ports de près de deux cents vaisseaux de guerre. (V., 1771.)
  • 5Cela fut écrit en 1760, temps auquel le malheur des temps, les disgrâces dans la guerre, et la mauvaise administration des finances, avaient obligé le roi et la plupart des gens riches à faire porter à la Monnaie une grande partie de leur vaisselle d’argent. On servait alors les potages et les ragoûts dans des plats de faïence qu’on appelait des cus noirs. (V., 1771.)
  • 6On n’a pas ici la témérité de vouloir jeter le plus léger soupçon de partialité sur les remontrances: le zèle les dicte, la bonté les reçoit, l’équité y a souvent égard; On observe seulement que lorsque les Anglais se ruinent pour désoler nos côtes, insulter nos ports, détruire nos colonies et notre commerce, nous devons donner quelque chose pour nous défendre. Certes, en voyant notre roi se défaire de sa vaisselle d’argent, et se priver de ce qui fait le nécessaire d’un monarque, quel est le citoyen qui ne suivra pas un exemple si noble et si touchant? (Note de Voltaire, 1760).
  • 7Greffier au parlement de Paris. (V., 1760.)
  • 8La querelle de la bulle Unigenitus fut un de ces ridicules sérieux qui ont troublé la France assez longtemps. On n’ignore pas que Louis XIV eut le malheur de se mêler des disputes absurdes entre les jansénistes et les molinistes; que cette extravagance jeta de l’amertume sur la fin de ses jours, et que cette guerre théologique, pour n’avoir pas été assez méprisée, renaquit ensuite assez violemment. C’était la honte de l’esprit humain; mais on était accoutumé à cette honte. (V., 1771.)
  • 9Valère Maxime (lib. II, cap. VI, de ext. Instit., dit que les druides prêtaient de l’argent aux pauvres, à la charge qu’ils le rendraient en l’autre monde (Voltaire)
  • 10La folie inconcevable des convulsions fut un des fruits de la bulle Unigenitus. Il y en avait encore en 1760, et elles avaient commencé en 1724. Sans les philosophes, qui jetèrent sur cette démence infâme tout le ridicule qu’elle méritait, cette fureur de l’esprit de parti aurait eu des suites très dangereuses, (V., 1771.)
  • 11M. Lefranc de Pompignan, dans un mémoire qu’il dit avoir présenté au roi en 1760, s’exprime ainsi, page 47: « Il faut que tout l’univers sache que... le roi s’est occupé de mon discours, non comme d’une nouveauté passagère, mais comme d’une production digne de l’attention particulière des souverains. » (Voltaire)
  • 12Palissot de Montenoi fit jouer par les Comédiens français une comédie intitulée les Philosophes, le 2 mai 1760. Il a eu le malheur, dans cette comédie, d’insulter et d’accuser plusieurs personnes d’un mérite supérieur; et il se reprochera sans doute cette faute toute sa vie. On voit, par la lettre qu’il a donnée au public en forme de préface, qu’il a été trompé par de faux mémoires qu’on lui avait donnés.
  • 13Le 14 mai 1760, jour de l’anniversaire de la mort de Henri IV, les apothicaires de Paris firent saisir, dans un couvent de jésuites qu’on appelait la maison professe, des drogues que les jésuites vendaient en fraude, et leur firent un procès au parlement, qui condamna ces pères. On disait qu’ils débitaient chez eux ces drogues pour empoisonner les jansénistes. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 14 C’est ce qu’on appelle la Gazette ecclésiastique. Ce journal clandestin commença en 1724, et dure encore. C’est un ramas de petits faits concernant des bedeaux de paroisse, des porte-dieu, des thèses de théologie, des refus de sacrements, des billets de confession: c’est surtout dans le temps de ces billets de confession que cette gazette a eu le plus de vogue. L’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, avait imaginé ces lettres de change tirées à vue sur l’autre monde, pour faire refuser le viatique à tous les mourants qui se seraient confessés à des prêtres jansénistes. Ce comble de l’extravagance et de l’horreur causa beaucoup de troubles, et mit la Gazette ecclésiastique alors dans un grand crédit: elle tomba quand cette sottise fut finie. Elle était, dit-on, comme les crapauds, qui ne peuvent s’enfler que de venin. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 15Le Journal chrétien ou du chrétien fut d’abord composé par un récollet nommé Hayer, l’abbé Trublet, l’abbé Dinouart, un nommé Joannet. Ils dédièrent leur besogne à la reine, dans l’espérance d’avoir quelque bénéfice; en quoi ils se trompèrent. Ils mirent d’abord leur Mercure chrétien à 30 sous, puis à 20, puis à 15, puis à 12. Voyant qu’ils ne réussissaient pas, ils s’avisèrent d’accuser d’athéisme tous les écrivains, à tort et à travers. Ils s’adressèrent malheureusement à M. de Saint-Foix, qui leur fit un procès criminel, et les obligea de se rétracter. Depuis ce temps-là leur journal fut entièrement décrié, et ces pauvres diables furent obligés de l’abandonner. Pour le Journal de Trévoux, il a subi le sort des jésuites ses auteurs, il est tombé avec eux. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 16Cet Abraham Chaumeix était ci-devant vinaigrier, et, s’étant fait convulsionnaire, il devint un homme considérable dans le parti, surtout depuis qu’il se fut fait crucifier avec une couronne d’épines sur la tête, le 2 mars 1749, dans la rue Saint-Denis, vis-à-vis Saint-Leu et Saint-Gilles. Ce fut lui qui dénonça au parlement de Paris le Dictionnaire encyclopédique. Il a été couvert d’opprobre, et obligé de se réfugier à Moscou, où il s’est fait maître d’école. Hayer le récollet n’est connu que par le Journal chrétien; le jésuite Berthier par le Journal de Trévoux, et surtout par une facétie plaisante intitulée Relation de la maladie, de la confession, de la mort, et de l’apparition du jésuite Berthier. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 17Nonotte est un ex-jésuite que notre auteur philosophe a fait connaître par les ignorances dont il l’a convaincu, et par les ridicules dont il l’a accablé avec très juste raison. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 18Peu d’auteurs se sont servis du mot instructeur, qui semble manquer à notre langue. On voit bien que c’est un Russe qui parle. Ce terme répond à celui de coukaski, qui est très énergique en slavon. (Note de Voltaire, 1760.)
  • 19Les comédies qu’on joue sur les boulevards. (V., 1760).
  • 20Ramponeau était un cabaretier de la Courtille, dont la figure comique et le mauvais vin qu’il vendait bon marché lui acquirent pendant quelque temps une réputation éclatante. Tout Paris courut à son cabaret; des princes du sang même allèrent voir M. Ramponeau. (Voltaire)
  • 21La même année 1760, on joua sur le théâtre de la Comédie-Française la comédie des Philosophes, avec un concours de monde prodigieux. On voyait sur le théâtre Jean-Jacques Rousseau marchant à quatre pattes et mangeant une laitue. Cette facétie n’était ni dans le goût du Misanthrope, ni dans celui du Tartuffe; mais elle était bien aussi théâtrale que celle de Pourceaugnac, qui est poursuivi par des lavements et des fils de p... Le reste de la pièce ne parut pas assez gai; mais on ne pouvait pas dire que ce fût là de la comédie larmoyante. On reprocha à l’auteur d’avoir attaqué de très honnêtes gens dont il n’avait pas à se plaindre. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 22Saint-Médard est une vilaine paroisse d’un très vilain faubourg de Paris, où les convulsions commencèrent. On appelle depuis ce temps-là les fanatiques: chiens de Saint-Médard. (Note de Voltaire, 1771.)
  • 23Fantin, curé de Versailles, fameux directeur qui séduisait ses dévotes, et qui fut saisi volant une bourse de cent louis à un mourant qu’il confessait: il n’était pourtant pas philosophe. (V., 1760.)
  • 24Marie Alacoque, ouvrage impertinent de Languet, évêque de Soissons, dans lequel l’absurdité et l’impiété furent poussées jusqu’à mettre dans la bouche de Jésus-Christ quatre vers pour Marie Alacoque. (V., 1760.)
  • 25La Fleur des Saints, compilation extravagante du jésuite Ribadeneira; c’est un extrait de la Légende dorée, traduit et augmenté par le frère Girard, jésuite. (Voltaire, 1760)

Numéro
$6642


Année
1760




Références

Repris de Voltaire, Oeuvres complètes, éd. Moland, t. X, p.134-140 - Poésies satyriques, p.134-140 - Satiriques du dix-huitième siècle, p.81-87