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sans titre

 

Que notre vieux préfet Fleury1

Régente toujours ou qu’il crève,

Et que son disciple Louis2

Chasse, chevauche ou toujours boive,

Ah ! le voilà, ah ! le voici

Celui qui n’en a nul souci.

 

Que la princesse de Conti

Adore toujours son idole3 ,

Et que la petite Mailly4

De son amant n’ait pas l’obole,

Ah ! le voilà, ah ! le voici

Celui qui n’en a nul souci.

 

Que le pauvre duc d’Orléans

Épouse sainte Geneviève,

Qu’il soit cagot ou bien galant,

Que son vit baisse ou qu’il s’élève,

Ah ! le voilà, ah ! le voici

Celui qui n’en a nul souci.

 

Que Noailles le maréchal

Voit à l’armée une colonne5 ,

Qu’à la cour il soit bien ou mal

Et ne soit aimé de personne,

Ah ! le voilà, ah ! le voici

Celui qui n’en a nul souci.

 

Que le grand prêtre Vauréal

Présente aux belles son offrande,

Que d’Auvergne le cardinal

Mette sur tous les culs l’amende,

Ah ! le voilà, ah ! le voici

Celui qui n’en a nul souci.

 

Que le friponneau Chauvelin

Reste à Bourges, ou vienne à Versailles,

Qu’Orry le dur fasse sa main,

Qu’il rende gorge et puis s’en aille,

Ah ! le voilà, ah ! le voici

Celui qui n’en a nul souci.

 

Que le petit Sieur Amelot

Soit aux Affaires étrangères,

Qu’il lui tombe dedans son lot

De recevoir les étrivières,

Ah ! le voilà, ah ! le voici

Celui qui n’en a nul souci.

 

  • 1le cardinal ministre (M.).
  • 2le Roi Louis Quinze (M.).
  • 3L’idole en question est le duc d’Aiguillon (M.).
  • 4Mailly, maîtresse du Roi (M.).
  • 5Il prit à l’armée un troupeau de moutons pour une colonne d’ennemis (M.).

Numéro
$5697


Année
1738 (Castries)




Références

Mazarine Castries 3987, p.101-03


Notes

Version abrégée, avec variantes, de $0919