sans titre
Que notre vieux préfet Fleury1
Régente toujours ou qu’il crève,
Et que son disciple Louis2
Chasse, chevauche ou toujours boive,
Ah ! le voilà, ah ! le voici
Celui qui n’en a nul souci.
Que la princesse de Conti
Adore toujours son idole3 ,
Et que la petite Mailly4
De son amant n’ait pas l’obole,
Ah ! le voilà, ah ! le voici
Celui qui n’en a nul souci.
Que le pauvre duc d’Orléans
Épouse sainte Geneviève,
Qu’il soit cagot ou bien galant,
Que son vit baisse ou qu’il s’élève,
Ah ! le voilà, ah ! le voici
Celui qui n’en a nul souci.
Que Noailles le maréchal
Voit à l’armée une colonne5 ,
Qu’à la cour il soit bien ou mal
Et ne soit aimé de personne,
Ah ! le voilà, ah ! le voici
Celui qui n’en a nul souci.
Que le grand prêtre Vauréal
Présente aux belles son offrande,
Que d’Auvergne le cardinal
Mette sur tous les culs l’amende,
Ah ! le voilà, ah ! le voici
Celui qui n’en a nul souci.
Que le friponneau Chauvelin
Reste à Bourges, ou vienne à Versailles,
Qu’Orry le dur fasse sa main,
Qu’il rende gorge et puis s’en aille,
Ah ! le voilà, ah ! le voici
Celui qui n’en a nul souci.
Que le petit Sieur Amelot
Soit aux Affaires étrangères,
Qu’il lui tombe dedans son lot
De recevoir les étrivières,
Ah ! le voilà, ah ! le voici
Celui qui n’en a nul souci.
Mazarine Castries 3987, p.101-03
Version abrégée, avec variantes, de $0919